Contribution de Mohamed Abassa – Le FN à l’Elysée en 2017 ? Grosses menaces sur l’Algérie

Tous les sondages français l’affirment, le FN arrivera au pouvoir. Quelles que soient leurs origines politiques ou qualités professionnelles, les instituts de sondage sont unanimes à le prédire ; tout au moins pour les résultats du premier tour. Certains donnent le FN de Mme Le Pen gagnant au deuxième tour des prochaines présidentielles françaises (qu’elles se déroulent aujourd’hui, demain ou dans deux ans) et quel que soit le compétiteur, de droite ou de gauche, opposé à la présidente du FN. Cette prédiction est une réalité politique à l’avènement de laquelle la politique du couple Hollande/Valls n’est pas étrangère. Elle est très sérieusement envisagée par la classe politique française dans ses diversités, toutes couleurs droitières confondues. Ce n’est pas une supputation comme pouvaient le croire les opposants à Hitler des années 30 mais une donnée réaliste avec laquelle la société politique française commence à s’y habituer voire y adhérer. Les retournements de vestes, à la manière Philippot, commencent déjà à gagner les droites classiques et Copéistes et apparentés en particulier. L’attraction du FN où l’herbe du populisme semble plus verte commence à faire bouger les lignes et les convictions des droites frileuses. On se prépare déjà à la repentance et à la grand-messe de Canossa. Il faudra donc faire avec cette nouvelle donne dans les jours et mois à venir. Bien sûr que, sur un autre registre de panique, cela expliquerait bien des tentations ultra-droitières d’aller vite brouter un peu plus à droite c'est-à-dire dans les plates-bandes ouvertes de l’extrême droite lepéniste, style J.-F. Copé qui s’essaye maintenant à concurrencer le FN sur les valeurs identitaires, sécuritaires et populistes françaises. Indécente tout de même cette surenchère identitaire quand on est soi-même d’origine franco-berbéro-judéo-roumaine ou, comme son mentor, Sarkozy, franco-gréco-judéo-hongrois. Ou pire encore, ces retournements de cirque politique à la Gérard Longuet, un ex-petit facho à la mémoire courte, de la meute Occident, résidu maurrassien, ex-ministre régalien de Sarko qui s’est permis l’offense et l’insulte en faisant publiquement un bras d’honneur raciste à l’Etat algérien et à son peuple. Gage et signe d’appartenance et de ralliement aux haines des droites de l’extrême. Demain, avec les Le Pen au pouvoir, redevenu ministre, il serait le premier à être gagné par la tentation d’appuyer sur le bouton nucléaire français pour assouvir un vieux fantasme ; punir l’Algérie et les Algériens pour leur audace indépendantiste comme il en rêve, avec sa case politique, depuis toujours.
L’Algérie souveraine menacée !
Cette éventualité d’arrivée imminente du FN au pouvoir, tout à fait probable et vraisemblable dont on ne peut faire ni l’économie ni l’impasse, en dehors du peuple français, menace exclusivement l’Algérie et le peuple algérien dans leurs fondements existentiels majeurs, et ce, pour d’évidentes raisons historiques connues. La France royaliste et républicaine que l’Algérie nourrissait en blé (business des frères Bakri) n’a pas raté la seule occasion qu’elle s’était offerte pour détruire et anéantir tout un pays, un peuple, une culture, une nation, à son seul profit avec les conséquences dévastatrices que l’on sait. Une somme de désastres et de malheurs qui ont duré 132 ans. En 2017, avec une France fasciste et fanatisée à l’excès à nos portes, la seconde occasion de raser l’Algérie et les Algériens est en voie d’être offerte aux va-t-en-guerre et revanchards extrémistes français. Il faut rappeler ici que, depuis toujours, M. J.-M. Le Pen rêve de vengeance et de revanche contre ces Algériens qui l’ont mis à genoux à La Casbah, aussi contre ces petits Vietnamiens dont une petite et frêle soldate bodoi, N’Guyen An Binh, l’a fait ramper sur le ventre à Diên Biên Phu, baïonnette au cul, tout gros et gras lieutenant qu’il était là-bas. Il s’est juré, le bougre, de se faire justice en allant récupérer lui-même son poignard de tortionnaire, «oublié» un certain 3 mars 1957 à La Casbah d’Alger, chez la famille Cherif Moulay dont le papa, Ahmed, a été «fini» par lui, au poignard, ce même poignard estampillé sur son fourreau «JM Le Pen, 1er REP» la même arme qu’utilisaient les nazis allemands pour «finir» leurs victimes. Cette arme de sauvages est actuellement en possession du journal Le Monde avec les témoignages précis des journalistes qui ont traité le dossier de «Le Pen tortionnaire en Algérie». Arrivé au pouvoir, comme promis, le FN expulsera et chassera d’abord tout ce qui «sent et pue l’Algérien», la «racaille» comme ils disent eux, qu’ils soient intégrés ou pas, en situation régulière ou pas. Pour M. et Mme Le Pen, père et fille, les populations françaises sont constituées de trois souches et couches raciales distinctes, distantes et insolubles l’une dans l’autre : les Français d’origine gauloise certifiée y compris les Celtes et Bretons (FOGC), les Français d’origine chrétienne et européenne certifiée (FOCEC). Ces deux catégories-là, quelles que soient leurs inconduites sociales, n’auront aucun souci à se faire. Elles sont françaises pour l’éternité à défaut de quoi la France gallo-romaine, la France des Francs, de Charlemagne, serait vide et déserte ; pas même des Jean-Sans-terre. La troisième est composée de juifs non sionistes, musulmans restés dignes, Arabes, Berbères, Turcs, Kurdes, Africains, Asiatiques, ressortissants des colonies, métis, athées, pédés, communistes et apparentés, soit plus de vingt millions de Français hors normes et hors schéma «F’haine», perçus et décrits par ce même «F’haine» régnant comme des indus occupants de la France nettoyée. Ils sont à l’origine de son déclin, accusent-ils déjà. Même approche et même analyse que les «théoriciens» nazis sur les races inférieures : non aryennes, non intégrables et donc, sens suggéré, potentiellement non désirées et, forcément, expulsables. Plus de 6,4 millions de Français d’origine et d’odeurs algériennes sont donc concernés (les vagues successives de descendants de soldats et d’ouvriers algériens sont apparues en France depuis 1850 et plus spécialement durant les huit dernières grandes guerres nationales françaises auxquelles les Algériens ont massivement participé, soit plus de 2,2 millions de personnes par vagues successives). Il s’agit aussi des Algériens naturalisés français depuis 1945 (harkis et leurs familles, vagues de travailleurs immigrés depuis 1945 venus pour reconstruire la France du plan Marshall), soit 2,6 millions de personnes. A cette statistique dissoute et gommée des registres d’état civil français qui ne font pas mention de leurs origines algériennes, s’ajoutent aussi les Algériens immigrés depuis 1962 en situation régulière, soit 1,2 million d’individus. Auxquels il faudra additionner les cadres supérieurs, chercheurs et étudiants et divers exilés ayant fui avec leurs familles l’Algérie du terrorisme depuis 1990, pour vivre en France, soit près de 400 000 personnes. C’est à ces populations fragiles et vulnérables que s’adressent explicitement les discours racistes et véhéments du Front national et de ses alliés objectifs des droites de l’extrême ; ces étrangers non chrétiens, disent-ils, venus manger le pain français et profiter de ses générosités de couverture sociale. Un mélange gagnant de mensonges et de haines non contenues, publiquement exprimés, sans crainte des poursuites et de sanctions de la loi Gayssot. A ces cibles explicitement annoncées, il faudra inclure comme autres cibles potentielles du Front national, les couples mixtes franco-algériens, leurs descendances et ascendances ainsi que leurs relations collatérales parentales et familiales (cousins, cousines), soit une communauté virtuelle estimée à plus de 3 300 000 personnes, des Français à part entière. A cette comptabilité d’exclusions humaines, il faudra y inclure les Algériens en fin de droit de séjour, les demandeurs de régularisation et les sans-papiers clandestins, les harraga. Tout ce monde, à des titres divers et selon des degrés de vulnérabilité variables, sera exposé aux politiques ségrégationnistes et discriminatoires, déjà annoncées par les enragés du FN aux portes du pouvoir français. Ce péril annoncé, fatalement, obligera l’Algérie à revoir et remettre en cause les fondements mêmes de sa relation stratégique avec la France de l’extrême droite et, forcément, à changer sa perception du pouvoir politique français et rectifier ses relations en conséquence. Il lui faudra obligatoirement, pour des raisons d’autodéfense et de survie, assainir du tout au tout ses rapports avec la nouvelle France fasciste. Ce qui, à terme, vu l’importance et la gravité des enjeux, sèmera les germes de graves contentieux et de conflits dont les options de confrontations militaires ne seront pas exclues. Elles seront même inévitables voire privilégiées vu l’empressement et la hargne avec lesquels les partisans des extrêmes de la droite française formulent leurs conceptions impérialistes et racistes des rapports Nord/Sud. Ce qui portera et forcera l’Algérie, à son corps défendant, à envisager une tout autre politique défensive vis-à-vis d’un nouveau voisin politique belliqueux et arrogant, le Front national, avec son arsenal nucléaire contre lequel les dirigeants algériens n’ont jamais envisagé de s’en prémunir à ce jour. La nouvelle donne d’un pouvoir raciste et fasciste accédant à l’Elysée, et donc au bouton nucléaire, contraindra l’Algérie, à titre défensif, préventif et dissuasif, à construire son autodéfense en toute urgence et protéger ainsi ses populations désormais menacées ; elle sera dorénavant sous les feux nucléaires du lieutenant tortionnaire Jean-Marie Le Pen qui ne s’est jamais départi, jusqu’ici, de ses velléités revanchardes contre l’Algérie. Sauf quand il empochait, tout comme Sarko d’ailleurs, les millions de dollars de Saddam et Kadhafi. A titre dissuasif, il faudra juste rappeler aux nouveaux maîtres annoncés de l’Elysée que l’Algérie possède les moyens technologiques, techniques, scientifiques, humains et financiers pour se prémunir contre les nouvelles menaces nucléaires françaises. Les gisements d’uranium et de lithium sont abondants en Algérie tout comme le sont ses hommes et ses femmes qui savent transformer ces richesses en armes de dissuasion pour défendre et protéger ses populations. Une affaire de 10 mois. On y reviendra.
Mohamed Abassa
Extrait du livre Le miraculé des Ouled-Sidi du Val-de-Grâce, à paraître en mars 2015.

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