La LADDH dénonce la «répression» des manifestants à In Salah

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a vivement réagi à la répression des manifestants anti-gaz de schiste à In Salah. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction et signé par le vice-président Kaddour Chouicha, la LADDH s’élève énergiquement contre ces nouveaux dérapages qui n’augurent rien de bon pour l’avenir. «Finalement, le pouvoir algérien fait appel à la seule chose qui lui reste depuis longtemps, c'est-à-dire la répression, pour tenter d’étouffer le vent de contestation au sein de la ville d’In Salah contre l’exploitation du gaz de schiste», est-il souligné dans le communiqué dans lequel la LADDH juge disproportionnée l’intervention des forces de la Gendarmerie nationale pour protéger l’un des puits sur lequel s’affaire la compagnie Halliburton. «Cette société connue pour ses scandales de par le monde semble se trouver dans ses aises en Algérie malgré les casseroles qu’elle traîne», est-il précisé. La LADDH rappelle ainsi la dissolution de la compagnie Brown Root and Condor, entreprise mixte algéro-américaine, fruit d’un partenariat entre Sonatrach et Halliburton sur fond d’un grave scandale qui touchait à la sécurité nationale. Cette organisation de défense des droits de l’Homme affirme que «le corps de la gendarmerie a utilisé le gaz lacrymogène qui a été lancé même à l’intérieur des domiciles». Elle dénonce également une «terrible chasse aux opposants» qui se déroule actuellement dans cette région reculée du Sud. La LADDH parle de cinq manifestants blessés, rappelant dans ce sillage l’utilisation de balles en caoutchouc contre la population civile. «Ce 28 février 2015 donc, soit quatre jours après que le pouvoir et ses épigones eurent tenté de surfer sur la date symbolique du la nationalisation des hydrocarbures, le voilà en train de défendre les multinationales contre le désir des Algériens d’empêcher que leur environnement soit détruit du fait de l’exploitation du gaz de schiste, ce qui interdira tout travail de la terre dont a besoin l’Algérie», souligne la LADDH qui exige la libération des personnes arrêtées et réaffirme son engagement avec les citoyens d’In Salah. La LADDH appelle l’ensemble des Algériens à se mobiliser «pour aider nos concitoyens à ne pas vivre avec cette menace sur leur tête».
Rafik Meddour

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