Sans universités compétitives et sans élites : les pays arabes à la traîne dans les classements mondiaux

Un nouveau classement des cent universités les plus performantes du monde en 2015, réalisé par le Times Higher Education, et publié cette semaine, montre encore une fois l’infériorité des institutions algériennes et arabes en général, puisqu’on n’en trouve aucune trace sur la liste. Une absence qui illustre largement la place qu’occupe l’éducation et la recherche dans ces pays qui, pourtant en termes d’infrastructures, sont dotés de centaines d’instituts dans différentes disciplines et, pour certains, richement équipés, mais dont le rendement est quasi nul. Réagissant à ce déclassement endémique de leur secteur, les responsables de l’enseignement supérieur ne trouvent rien d’autre pour justifier cette position de l’université arabe dans le monde d’aujourd’hui que de remettre en cause les critères de sélection. Un responsable algérien dans le domaine de la recherche scientifique est allé même jusqu’à déclarer, face aux caméras de la télévision, qu’il ne fallait plus tenir compte de ces classements, au prétexte qu’ils sont, selon lui, commandés par les universités privées moyennant de l’argent. Or, un simple regard sur cette liste des cent meilleures universités démontre que la plupart relèvent du secteur public. Malheureusement, il n’y a pas que dans le domaine de la recherche scientifique et de l’enseignement supérieur que l’Algérie et le reste des pays arabes sont à la traîne. Ils sont absents dans tous les classements annuels notant les meilleures banques, les meilleures médecines, les villes les plus viables ou les plus propres, les pays les plus respectueux de l’environnement, etc. Sans compter les classements, plus discutables, réalisés par certaines ONG sur les questions des libertés publiques (liberté d’expression, d’association…), de la corruption, des droits de l’Homme, du développement durable, etc. Si cette dégringolade dans les classements mondiaux est symptomatique de l’état de décrépitude et de sous-développement structurel atteint par l’ensemble des pays appartenant au monde arabe, qui traverse aujourd’hui la pire crise de son histoire, elle n’en est pas moins le résultat d’une gestion au rabais, dans laquelle de larges secteurs de l’élite arabe, à tous les niveaux, assument une part de responsabilité.
R. Mahmoudi
 

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