Grève dans l’éducation : le Cnapeste durcit le ton

Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) maintient la pression sur le ministère de l’Education. Des sit-in ont été organisés aujourd’hui devant les directions de l'éducation dans différentes wilayas du pays par des enseignants en grève depuis la mi-février. Brandissant des revendications socioprofessionnelles, le Cnapeste monte en cadence dans sa protestation. Tout en maintenant la grève qui affecte essentiellement le secondaire, dont les classes de terminale, il décide ainsi de multiplier les rassemblements à travers les différentes villes du pays pour dénoncer le refus des pouvoirs publics d’accéder aux revendications «légitimes» des enseignants. Ce syndicat, qui se démarque de toutes les autres organisations autonomes du secteur par la poursuite de son mouvement de grève en dépit des garanties fournies par le ministère de l’Education, ne semble pas découragé par le manque de suivi de son action de protestation à travers le pays. En effet, cette action de protestation a été faiblement suivie et de façon mitigée d’une wilaya à l’autre, allant d’une vingtaine à un peu plus d’une centaine de participants. Le sit-in a bien eu lieu dans certaines wilayas, à l’instar de Ouargla, Adrar, Nâama et El-Oued, et n’a pas été suivi dans d’autres, telles que Ghardaïa, Tamanrasset, El-Bayadh et Tindouf. Le même constat a été fait à l’est du pays et à l’ouest, où les rassemblements organisés par ce syndicat, qui veut en découdre avec la ministre de l’Education, ont drainé peu de monde. Entre 100 et 300 personnes, selon des témoins oculaires. Dans le centre du pays, les enseignants étaient plus nombreux à manifester, mais beaucoup moins que les attentes du syndicat. La persistance du Cnapeste à reconduire la grève, malgré les assurances écrites du ministère, semble avoir provoqué de la méfiance chez les enseignants qui, apparemment, refusent de s’impliquer dans ce qui s’apparente à un conflit entre les dirigeants du syndicat et la ministre Nouria Benghebrit. Cette dernière semble vouloir revoir le fonctionnement des œuvres sociales de l’éducation nationale, un fonds de plusieurs centaines de milliards de dinars géré actuellement par un comité présidé par des membres du Cnapeste. Le durcissement du ton commence également à agacer les associations des parents d’élèves qui menacent de déposer plainte pour «prise en otages d’enfants» au nom d’intérêts personnels. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, avait déclaré «illégale» la grève observée par le Cnapeste, regrettant que le syndicat recourait de manière «abusive» au droit à la grève. Aujourd’hui, l'inspecteur général de l'administration au ministère de l'Education nationale, Messeguem Nedjadi, a accusé le Cnapeste de faire de la politique. «Ce syndicat n'est plus dans son rôle socioprofessionnel mais il va beaucoup plus vers le politique», a-t-il soutenu sur les ondes de la Chaîne III. Le bras de fer est désormais engagé entre ce syndicat et le ministère.
Rafik Meddour
 

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