L’Iran s’impose
Par Kamel Moulfi – Après la signature à Lausanne de l’accord-cadre qualifié d’historique conclu avec les six grandes puissances (Royaume-Uni, France, Russie, Etats-Unis, Chine et Allemagne), l’Iran paraît avoir gagné sur toute la ligne : la levée des sanctions (certes, «progressive») et la poursuite de son programme nucléaire (même sous contrôle). C’est Israël qui semble être le grand perdant dans l’affaire et les dirigeants de l’entité sioniste ne le cachent pas. Ils ont commencé à agir pour empêcher la conclusion de l’accord final qui doit intervenir d’ici juin prochain. Sur la question du nucléaire iranien comme sur bien d’autres, Israël est, encore une fois, isolé du reste du monde qui a accueilli l'accord comme une bonne nouvelle. Depuis quelques mois, les observateurs voyaient les choses venir. Les ministres britannique, français et allemand des Affaires étrangères, ainsi que la chef de la diplomatie européenne, étaient les premiers à considérer que les négociations avec l’Iran étaient une chance historique de régler le problème nucléaire iranien, «chance qui pourrait ne plus se présenter». Elle a été saisie et rien n’indique que les Israéliens pourraient, d’ici le 30 juin prochain, renverser le cours des événements et réintroduire dans les relations impliquant l’Iran les facteurs de tension qui pourraient empêcher l’accord définitif. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou est le seul à déclarer que l'accord constitue une menace sur l'existence d'Israël. Il met l’accent sur la possibilité donnée à l’Iran de se développer au plan nucléaire, en voulant faire croire au risque de voir cette puissance régionale se doter de l’arme nucléaire, mais c’est la levée des sanctions qui effraie, sans doute, le plus, les dirigeants israéliens. C’est sur ce point que l’Iran tirera des avantages immédiats et substantiels grâce à l’impact qu’aura cette mesure sur son économie. Quand on sait que sous le régime des sanctions, l’Iran n’a pas cessé d’exercer son influence sur la région, on comprend que ce rôle va grandir à l’avenir.
K. M.
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