Deux morts dans l’explosion d’un puits : que se passe-t-il à l’ENTP ?

Deux employés de l’ENTP (filiale à 100% de Sonatrach) sont morts lundi matin dans un chantier d’extraction d’hydrocarbures, à 15 km de Hassi Messaoud. Les deux travailleurs, dont l’un exerçait en tant qu’ingénieur, sont décédés suite à l’explosion du puits de pétrole où s’affairait une équipe à son curage. L’explosion d’une rare intensité s’est produite suite à une montée de gaz, a-t-on appris d’une source fiable. Le jeune ingénieur, originaire de Batna, dont le corps était méconnaissable à cause des brûlures qu’il a subies, a rendu l’âme sur le lieu de l’accident, rejoignant ainsi son père mort dans les mêmes conditions quelques semaines auparavant. Le second, la trentaine passée, atteint lui aussi de fortes brûlures est décédé lors de son transfert vers l’hôpital militaire d’Aïn Nadja, à Alger. Selon les témoins, l’accident a causé des blessures à d'autres employés dont la vie, assure-t-on, n’est pas en danger. Selon une source médiatique, le puits de pétrole est géré en association par Sonatrach et une multinationale occidentale. La source ne divulgue pas la nationalité de la compagnie étrangère. Ces accidents se produisent «régulièrement» sur les sites de forage, «mais le problème est qu’il n’y pas de structures médicales spécialisées pour prendre en charge les victimes», regrettent les travailleurs. «On n’a pas à transférer un blessé sur Alger alors que Hassi Messaoud est jugée comme étant la commune la plus riche d’Algérie. Est-on incapable à ce point de créer un hôpital digne de ce nom dans la capitale pétrolière du pays ?» s’écrient-ils, dépités. Et d’ajouter : «Nos collègues auraient pu être sauvés, surtout le technicien mort en route, n’était cette gestion catastrophique dans laquelle se débat l’entreprise, et l’incompétence flagrante des dirigeants.» Des cadres du secteur pétrolier à la retraite parlent d’une véritable «descente en enfer» d’un fleuron de l’économie nationale, non sans évoquer la meilleure décennie du secteur pétrolier algérien (1975-1985), «où Sonatrach n’avait nullement besoin de contrats d’association». «On avait les meilleurs cadres du monde grâce aux instituts comme l’IAP (aujourd’hui passé sous la coupe d’une société norvégienne, Statoil). Des accidents comme celui de lundi ne se produisent pas chez les étrangers, hélas !», peste un ex-syndicaliste de la fédération des pétroliers, «conduit vers la porte de sortie à cause de sa "grande gueule"».
Rafik Bahri
 

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