Visée par une plainte de Labidi : Louisa Hanoune va-t-elle renoncer à son immunité parlementaire ?

La ministre de la Culture, Nadia Labidi, joint l’acte à la parole et décide de déposer plainte contre la patronne du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, pour «diffamation». Sa démarche s’annonce très sérieuse en ce sens qu’elle l’a rendue publique à travers un communiqué diffusé par l’agence officielle APS. Mme Labidi avait déclaré son intention de poursuivre en justice Louisa Hanoune si celle-ci maintenait ses propos accusatoires contre sa personne. La première responsable du PT n’est non seulement pas revenue sur ses accusations, mais elle est montée d’un cran dans ses attaques contre la ministre qu’elle accuse de «corruption», de «trafic d’influence» et de «gaspillage de deniers publics». Des griefs que Mme Hanoune réitère à la moindre occasion. La première responsable du PT va-t-elle accepter de jouer le jeu et d’aller volontairement affronter Mme Labidi devant la justice ? Il y a une dizaine de jours, elle avait mis au défi la ministre de déposer plainte en l’assurant de sa disposition entière à renoncer à son immunité parlementaire. Le fera-t-elle ? Louisa Hanoune maintiendra-t-elle son engagement relatif à la levée de l’immunité parlementaire ? Pour le moment, le Parti des travailleurs s’est contenté d’une réaction timide, en affirmant qu’il prenait acte de cette plainte annoncée. La guerre entre le PT et la ministre de la Culture risque ainsi de se terminer devant un tribunal. Pointée du doigt pour corruption, la ministre s’est défendue devant les députés et défie Louisa Hanoune d’apporter la preuve de ses accusations. La secrétaire générale du PT n’a mis en avant aucune preuve. Elle s’est jusqu’à présent contentée de généralités, en axant essentiellement ses interventions sur la «gabegie» constatée dans «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». C’est à travers son chef du groupe parlementaire qu’elle a acculé la ministre en pleine séance plénière consacrée au débat sur le projet de loi relatif au marché du livre. Et depuis, le moindre rendez-vous est utilisé pour réitérer ces accusations contre Mme Labidi, demandant ainsi au parquet général de s’autosaisir et d’ouvrir une enquête approfondie sur cette affaire. C’est pour la première fois qu’un membre du gouvernement dépose plainte contre un chef de parti politique sous l’ère Bouteflika. C’est dire à quel point la ministre de la Culture est outrée par les attaques de Louisa Hanoune qui livre une bataille féroce aux hommes d’affaires algériens qu’elle accuse de vouloir «piller» les riches du pays. L’affrontement entre Hanoune et Labidi risque d’alimenter la chronique judiciaire des prochaines semaines.
Rafik Meddour
 

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