Nos «Frères» se mettent à nu
Par Kamel Moulfi – En décidant d’organiser un sit-in de protestation contre la condamnation à mort par un tribunal égyptien de Mohamed Morsi, leader des Frères musulmans en Egypte, le MSP d’Abderrezak Mokri s’affiche de manière ostensible sur cette question et confirme qu’il se veut le représentant en Algérie de ce mouvement extrémiste. Il rejoint, dans cette voie, le mouvement islamiste tunisien Ennahda de Rached Ghanouchi qui a, lui aussi, contesté la condamnation à mort de Mohamed Morsi. La manifestation du MSP a eu droit aux faveurs de la Télévision publique algérienne qui a montré des images de la petite foule rassemblée, vendredi, à cette occasion devant le siège du parti islamiste, à Alger, et a retransmis quelques bribes du discours de Mokri. Evidemment, rien n’a transpiré de cette retransmission à propos de la solidarité exprimée ouvertement par le MSP avec le mouvement des Frères musulmans et avec leur maître à penser qui se trouve au Qatar, Al-Qaradawi. En fait, il s’agissait pour l’ENTV, en accordant de la publicité pour une action favorable aux Frères musulmans égyptiens, tout juste, faute de mieux et par un jeu hypocrite imposé par le manque de fermeté sur les principes, d’écorcher l’Arabie Saoudite confrontée à l’agitation et à la subversion de ces mêmes «Frères». Notre propos ici n’est pas de revenir sur l’accusation lancée par l’Arabie Saoudite contre l’Algérie, jugée trop «molle», voire «complaisante», en matière de lutte contre le financement du terrorisme, ni de prendre position sur la condamnation à mort de Morsi – une affaire interne à l’Egypte –, mais de mettre l’accent sur le discours du MSP qui concourt à la radicalisation que le gouvernement algérien veut combattre, considérant, à juste titre, qu’il alimente l’extrémisme violent. Certes, on peut penser que tout ce qui contribue à affaiblir l’Arabie Saoudite est bon, sachant que ce pays est un soutien financier majeur du terrorisme, comme l’a souligné l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Mais ce n’est pas le but des islamistes qui évitent de s’en prendre directement à l’Arabie Saoudite. Ghanouchi, qui sait ce qu’il fait, a supplié le roi saoudien d’aller au secours des Frères musulmans en Egypte.
K. M.
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