Le dollar : une monnaie endettée

Par Saâdeddine Kouidri – Le dollar est une monnaie endettée, débitée par une entreprise privée qui, à défaut de prendre son nom de Banque centrale étatsunienne, a pris celui de la Fed. Quand on sait que le dollar meurt s'il paie ses dettes, forcément, il s'endette jusqu'à ne plus pouvoir payer et entraîne obligatoirement toutes les autres monnaies dans son sillage pour mieux les dominer avant de les abattre. La finance internationale veut imposer une monnaie unique pour gouverner le monde. Elle cultive à la fois le secret et la dette du commun des mortels. Elle est composée aujourd'hui approximativement de 5 000 membres dont les chefs de file sont les Rockefeller, les Rothschild, les Morgan… Dans son livre La guerre des monnaies,Hongbing Song livre les astuces et les desseins de ces hommes d'une malice extraordinaire. Dès le chapitre 1 de son livre, il commence par une citation de A.-M. Rothschild : «Donnez-moi le contrôle de la monnaie d'une nation et je n'aurais pas à me soucier de ceux qui font ses lois». Et il va s'y atteler. Lors de la guerre entre la France et l'Angleterre, il a suffi à N. Rothschild d'apprendre un jour, avant ses concurrents, le 19 juin 1815, la victoire de Wellington sur Napoléon, pour se diriger dans la salle des marchés et mettre à profit cette information pour faire croire que Napoléon avait gagné. Quelques heures plus tard, le temps que les bons du Trésor britannique aient été bradés, il les a rachetés et multiplié sa richesse. Il devint le plus grand créancier du gouvernement britannique grâce à la bataille de Waterloo. Il peut donc affirmer : «Je me fiche de savoir quelle marionnette est placée sur le trône d'Angleterre pour diriger l'Empire. Celui qui contrôle la masse monétaire de la Grande-Bretagne contrôle l'Empire et je contrôle la masse monétaire britannique».
A l'origine, la Banque d'Angleterre a été créée pour venir au secours du Trésor national britannique qui, en 1626, était vidé par deux guerres. Il y eut alors la création d'une banque centrale privée pour financer les énormes dépenses du roi. Cette banque privée apporta une somme de 1,2 million de livres au gouvernement, sous la forme d'un emprunt perpétuel, assorti d'un taux d'intérêt annuel de 8% et d'une commission de gestion annuelle de 4 000 livres. Il suffisait que le gouvernement verse 100 000 livres par an pour lever 1,2 million en espèces, sans jamais devoir rembourser le capital. «Bien sûr, le gouvernement devait également permettre à la banque d'accroître ses profits, en lui accordant l'agrément national exclusif d'imprimer les billets», rapporte Eustache Mullins, cité dans le livre.
Après l'Angleterre, la France. Les Rothschild se mettent à acheter les obligations françaises en difficulté dans toutes les villes européennes, jusqu'à ce que leur valeur s'appréciât. Puis, au moment opportun, ils les revendirent, provoquant ainsi une grande panique sur le marché pour ensuite les racheter et enrayer la chute et apparaissent comme les sauveurs de l'économie aux yeux du roi et le centre d'intérêt des Français. Depuis, la famille Rothschild contrôle le système financier français.
En Amérique, c'est la lutte à mort : «J'ai deux grands ennemis : l'armée sudiste positionnée face à moi et la haute finance dans mon dos. Des deux, c'est la seconde qui est la plus dangereuse», disait Abraham Lincoln qui fut tué dans la guerre qu'il a livrée à la finance internationale. Sept présidents furent assassinés. On peut même conclure que ceux qui ont survécu n'ont simplement pas livré bataille et ont été des sous-fifres de la finance ou un de ses produits.
Il n'est pas exagéré de dire, aujourd'hui, que peu d'économistes savent que la Réserve fédérale, la Fed, est une banque centrale privée. Elle n'a, en fait, rien de «fédéral», souligne l'auteur qui ajoute que la plupart des gens pensent que c'est évidemment le gouvernement américain qui imprime les dollars. Kennedy avait pour but de reprendre le contrôle de l'émission de la monnaie. Son assassinat a privé le gouvernement étatsunien du seul droit qui lui restait d'émettre de la monnaie adossée à l'argent. Dans ce cas, cherchez le coupable quand le tueur présumé a été assassiné à son tour ! Henry Kissinger, cet autre malin, ne dit pas franchement que la Première Guerre mondiale n'a été retardée que pour la faire coïncider avec la création de la Fed. Les malins s'inspirent de l'adage qui dit : «Quand les canons détonent, l'argent résonne». Leur politique répandue par leurs médias consiste à nous le faire oublier. Nous savons, plus que jamais, que la «crise» c'est toujours ce que la finance internationale cherche à provoquer pour «une désintégration contrôlée» de l'économie mondiale, en endettant les Etats et en appliquant l'austérité aux peuples, et repartir à la guerre, son unique dada. L'auteur Hongbing Song écrit que la Banque des règlements internationaux (BRI) a été conçue dans le but de fournir une plate-forme aux banques centrales pour réaliser des transferts de fonds secrets difficiles à tracer. Il ajoute qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale, les banquiers internationaux anglo-américains ont utilisé cette plate-forme pour financer les nazis et les aider à prolonger la guerre. Le secret ne leur suffit plus. La BRI le complète par un monopole sur les produits financiers dérivés et qui, comme le dollar, sont des dettes.
On ne peut pas résumer le livre de Hongbing Song pour la simple raison qu'à chacune de ses 438 pages, nous tombons sur une information qui semble être une exclusivité. Mon intention est donc juste de vous inviter à le lire.
L'auteur ne parle pas des autres devises. Après sa critique du dollar, il préconise le retour à l'étalon or. L'or, «cette relique barbare», disait Keynes, qui nous rappelle l'avertissement de Lénine et qui se vérifie toujours : «Il n'y a pas de moyen plus subtil et plus sûr de bouleverser la base actuelle de la société que de corrompre la circulation monétaire». A mon avis, la monnaie ne peut échapper à cette corruption que quand son étalon a un lien direct avec l'activité humaine. L'auteur de La guerre des monnaies ou la Chine et le nouvel ordre mondialsemble préconiser une solution qui tienne compte juste de l'actualité de son pays.
S. K.

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