Le tourisme en Algérie : mythe ou réalité

En ce mois de juillet 2015, beaucoup d'Algériens et de Français d'origine algérienne vont retrouver la terre de leurs aïeux dont la superficie, la densité et la multiplicité des paysages ont été mis en valeur par l'excellent reportage «Algérie vue du ciel» de Yann Arthus-Bertrand et l'émission «La mer retrouvée» de Thalassa.

En ce mois de juillet 2015, beaucoup d'Algériens et de Français d'origine algérienne vont retrouver la terre de leurs aïeux dont la superficie, la densité et la multiplicité des paysages ont été mis en valeur par l'excellent reportage «Algérie vue du ciel» de Yann Arthus-Bertrand et l'émission «La mer retrouvée» de Thalassa.
Il n'est pas chose aisée, à notre grand regret, de critiquer objectivement, et pourquoi pas positivement, le système touristique de notre pays natal, les sources d'information fiables sont peu nombreuses, et d'accès très réduit, au niveau des différentes administrations concernées. Passons…
Sans aucune polémique stérile, il n'est pas malveillant de dire que ce qui manque le plus à l'Algérie, dans le domaine du secteur du tourisme, ce sont certaines équipes spécialisées, bien que beaucoup d'entre elles manifestent un esprit civique admirable, de gens formés à l'esprit et à la conscience du bien public et s'appliquant ensemble, à tous les échelons, à résoudre la multitude des problèmes de mise en valeur économique de ce secteur, pour une meilleure élévation citoyenne et humaine dans l'intérêt de tous les enfants du pays, qu'ils soient jeunes ou vieux. Pour cela, il faudrait qu'une véritable mutation des mentalités se produise au niveau des jeunes élites, encouragée par un souffle nouveau provenant d'une révolution intellectuelle et éthique, nécessaire à un développement rationnel du tourisme dans le pays, capable de le rendre compétitif à l'échelle international.
Loin de nous l'idée de plaider pour le développement d'un tourisme de masse en Algérie car cela est impossible actuellement à cause de son infrastructure «insuffisamment développée», mais aussi parce que nous n'ignorons pas les dégâts qu'un tel tourisme a provoqué, et provoque encore, dans les pays voisins du pourtour méditerranéen. Pour autant, il ne nous semble pas ridicule d'imaginer que les autorités en charge de ce secteur puissent réunir tourisme national, «de diaspora», tourisme historique, tourisme écologique et tourisme de luxe, en valorisant la promotion des spécialités comme le ski en hiver, le désert durant toute l'année, les plages et les montagnes en été, des affaires (foires et expositions) pour attirer toute l'année les chefs d'entreprises qui viennent investir, etc. Outre ses qualifications climatiques où la moyenne de journées ensoleillées est impressionnante durant toute l'année, ses ressources archéologiques et naturelles, la beauté de ses paysages naturels, l'Algérie peut tirer avantage de sa proximité avec les pays d'Europe et les pays arabes.
La réussite du développement de ce secteur nécessite la capacité de ce dernier à fournir la meilleure qualité au meilleur prix. Cet objectif ne peut être obtenu que par la promotion d'une véritable industrie privée du tourisme pour être en phase avec les pratiques internationales. Les responsables de cette industrie doivent, prioritairement, s'atteler à faire l'inventaire des restaurants, hôtels, stations de sports d'hiver, plages…, et des écoles de formation aux métiers du tourisme pour pouvoir élaborer de bonnes stratégies marketing, avec le concours et la participation efficace des groupes impliqués et la satisfaction du client vis-à-vis de la relation qualité/prix comme objectif vital.
Compte tenu de ce qui précède, ces stratégies, à notre humble avis, devraient donc être axées sur les projets pilotes et des programmes de développement humain pour «s'éduquer» à l'observation des normes touristiques en surveillant soigneusement l'impact et les résultats des mesures correctives. Cette étape est primordiale pour acquérir l'expérience des outils de surveillance tels que les indicateurs et la tendance du secteur, mais aussi habituer, voire obliger les agents privés du tourisme à fournir les données statistiques qui sont, dans les pays européens, la base d'étude de la standardisation et de la définition du meilleur service de qualité. Ces statistiques pourraient, par ailleurs, aider les institutions financières à mieux encourager et financer des projets touristiques qui présentent des perspectives prometteuses, mais aussi à programmer et anticiper la formation des directeurs et tout autre personnel appartenant à tous les secteurs du tourisme, y compris le logement, les transports de terre, d'air et de mer, les organisateurs de voyages et agents de voyages.
D'ailleurs, c'est un fait établi que l'Algérie n' est pas encore dotée de professionnels fortement qualifiés, en nombre suffisant, d'autant plus que certains d'entre ceux qui sont en poste n'ont pas souvent les talents de gestionnaires dans les domaines du marketing, de la promotion, du développement de stratégies, et des innovations. De telles lacunes techniques pourraient être comblées à travers des conférences et ateliers organisés en coordination avec de grands spécialistes de la diaspora algérienne dans le monde, qui travaillent dans l'industrie du tourisme.
Enfin, à travers des émissions de télévision ayant pour thématique «l'économie du tourisme», une forte campagne médiatique, destinée à sensibiliser tous les algériens, doit être organisée, sur la nécessité du développement du tourisme comme facteur potentiel et utile, non seulement à leur économie nationale mais en même temps à la conservation de leur héritage culturel dont ils sont naturellement fiers, en mettant l'accent sur la valeur financière de ses sites naturels et culturels.
Alliance nationale des associations des Algériens de France

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