Quand le Suédois Kompass se plaignait au Maroc de ses collègues Ross et Weisbrod-Weber

Grâce à son comparse Kompass, l’ambassadeur du Maroc, représentant permanent aux Nations unies, Omar Hilale, est aux premières loges pour se mettre au courant de ce qu’il se passe au sujet du Sahara Occidental dans les coulisses de l’Organisation, avec une prédilection pour le secrétariat général, censées être des lieux où la confidentialité absolue est garantie. Cela s’appelle espionnage, et il semble bien que cette pratique mise en œuvre par l’ambassadeur marocain soit un secret de Polichinelle. Selon des échos parvenus à Algeriepatriotique,la question que se posent les diplomates au fait de l’actualité interne onusienne concerne les raisons pour lesquelles il n’y a aucune réaction officielle de la part du secrétariat général au point qu’ils s’interrogent sur l’existence de complicités dont bénéficie le Maroc au sein du secrétariat général même. Ce silence, font-ils remarquer, malgré tous les mails et appels, est inexplicable et porte atteinte à la crédibilité de la démarche dans les derniers dossiers de décolonisation que l'ONU a à traiter. Le hacker Chris Coleman a dévoilé à plusieurs reprises, à travers des documents confidentiels, le rôle d’Anders Kompass dans les fuites d’informations vers son ami marocain, l’ambassadeur Omar Hilale. Algeriepatriotiquea pris connaissance d’une lettre envoyée par l’ambassadeur le 20 mai 2014 à son ministre des Affaires étrangères pour lui rapporter les plaintes de Kompass, exprimées avec «amertume et inquiétude» concernant Christopher Ross et Wolfgang Weisbrod-Weber à propos d’une «campagne féroce» que ces deux hauts fonctionnaires de l’ONU mèneraient contre lui pour, prétendument, le discréditer. En fait, Kompass voulait certainement prouver à son ami marocain que sa tâche n’était pas facile et qu’il payait ainsi son refus, pour plaire aux Marocains, de rencontrer les représentants du Polisario au siège de la Minurso et également le contenu tendancieux qu’il avait donné de sa visite au Sahara Occidental dans le cadre de la mission technique du Haut Commissariat des droits de l’Homme dont il dirige la Division des opérations sur le terrain et de la coopération technique. En résumé, Anders Kompass dit être accusé d’être à la solde du Maroc et d’avoir, pour cette raison, fourni une description fausse de la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental, en disant qu’elle était normale. Omar Hilale voulait attirer l’attention de son ministre sur les craintes de Kompass de perdre son poste. Il signalait en même temps que Kompass pouvait compter sur le soutien de Mme Navi Pillay, haut commissaire des droits de l’Homme. D’où la recommandation d’Omar Hilale au Makhzen pour observer la plus grande vigilance lors de la visite de la haut commissaire et pour surveiller Feltman et Ross. Omar Hilale laissait entendre que Mme Pillay pouvait changer d’attitude à l’égard de Kompass et ainsi tout remettre en cause. On sait qu’Anders Kompass a tout fait pour que la contribution du HCDH au rapport du SG de l’ONU sur le Sahara Occidental soit favorable au Maroc, et il a influencé Mme Pillay pour qu’elle ne s’engage pas au sujet d’un élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l’Homme ou sur la création d’un mécanisme indépendant au Sahara Occidental.
Houari Achouri

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