Contribution d’Abdellali Merdaci* – Kamel Daoud aux Etats-Unis : une mystification franco-algérienne

Après sa sortie en Algérie (2013) et en France (2014), Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud arrive cet été dans le monde anglo-américain sous le titre The Meursault Investigation, dans une traduction de John Cullen pour le compte de l’éditeur new-yorkais Other Press. L’ouvrage est présenté dans les critiques parues aux Etats-Unis dans l’insidieux prêt-à-penser qui a formaté l’œuvre et son auteur en France. Ce sont les urgences critiques forgées dans le champ littéraire français qui vont l’accompagner, sans doute plus accentuées. Meursault, contre-enquête et son auteur sont dans leur principe une sordide invention française. Pleinement réussie, devrait-on conclure. On peut en retracer les différentes assignations.
Une propension au scandale permanent
Meursault, contre-enquête est un court récit de circonstance, commandé et édité en Algérie, au printemps 2013, par l’éditeur algérois Barzakh avec la seule ambition de commémorer le centenaire de la naissance d’Albert Camus, en prenant à revers L’Etranger (Paris, Gallimard, 1942), qui reste dans le sillage des œuvres de Louis Bertrand, Robert Randau et Charles Courtin un modèle de l’aliénation coloniale. Distribué pendant une année en Algérie, Meursault, contre-enquête n’obtient qu’une réception médiocre. A comparer avec son rapide et foudroyant succès au printemps 2014, lors des premières semaines de sa diffusion en France. Le récit est versé immédiatement dans les listes de lecture des jurés des grands prix littéraires germanopratins. Situation assez rare dans la cuisine très convenue des prix littéraires français pour un auteur inconnu, de surcroît étranger.
Daoud doit d’entamer une bruyante carrière littéraire en France moins à la qualité de son travail d’écrivain qu’à un contexte politique que le chroniqueur du Quotidien d’Oran a habilement exploité au bénéfice de son œuvre. Deux événements surinvestissent la sortie française de son récit : la réélection d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat dans une campagne électorale présidentielle singulièrement agitée (mars-avril 2014) et la guerre meurtrière et punitive que livre l’armée israélienne à Ghaza (opération «Bordure protectrice», juillet 2014). Dans ses billets du Quotidien d’Oran, le chroniqueur Daoud, préparant le terrain à son récit, a devancé les attentes des médias parisiens, forçant un discours caricatural sur des cibles sans ressort. Ses affligeants quolibets déversés sur le président candidat et son indifférence affirmée envers les Palestiniens (rejouant symptomatiquement l’incipit de L’Etrangeret la désaffection de Meursault envers la mort de sa mère), exprimant une posture de révolte inaccoutumée, entraînent l’intérêt des éditorialistes parisiens. Son absence de pathos relativement à la colonisation française de l’Algérie, toute artificieuse, ne manque pas de l’adouber auprès de groupes d’influence parisiens de droite et de gauche, qui ont trouvé le bon client pour parler de l’Algérie, des Arabes (en général) et de l’islam dont le livre est relégué dans d’abyssaux méandres («Je ne suis pas l’homme d’un seul livre», martèle-t-il à l’envi). L’auteur de Meursault, contre-enquête recherchera son identité dans le scandale permanent. L’activisme effréné du chroniqueur aura compensé les faiblesses évidentes de l’apprenti écrivain.
Une prise en main française
En vérité, Camus (dont la commémoration de la naissance n’était plus dans l’actualité en 2014) n’est pas l’argument le plus caractéristique dans l’accueil délirant de l’œuvre de Daoud par les élites littéraire et médiatique françaises, comme le montrent éloquemment les comptes-rendus de la presse spécialisée. L’auteur de Meursault, contre-enquête, qui ne cache pas ses accointances passées avec l’intégrisme musulman, jouit à Paris de la meilleure visibilité. Son entrée dans le champ littéraire français est bien construite pour ne laisser aucune faille. Cet attachement inaccoutumé du champ littéraire germanopratin au chroniqueur oranais, qui n’a pas été consenti aux écrivains algériens plus aguerris depuis les années 1950 où ils prennent place dans l’édition française, intrigue. A défaut de connaître les raisons profondes et les ordonnateurs en coulisses du cas Daoud, il est possible de citer un acteur consacré du groupe des prescripteurs parisiens, clairement à la manœuvre. Dans un dossier consacré au travail de l’académie Goncourt publié, l’été 2014, par Le Nouvel Observateur (Paris), Pierre Assouline, auteur du remarquable Lutetia (Paris, Gallimard, 2005), membre de l’institution, qui y a été coopté par le clan Gallimard, connu, à Paris, pour sa proximité avec les milieux sionistes de France, indique qu’il a invité ses pairs académiciens à inscrire Meursault, contre-enquête dans leurs lectures et dans leurs sélections d’œuvres. Ce parrainage évocateur, au long cours, matérialisé par une durable et inégalée campagne de promotion sur toutes radios et télévisions, quotidiens et magazines de France, est sans précédent dans la littérature algérienne de langue française ; il n’a pas été sans fruits. Sur le plan de l’audience, notamment : le récit du chroniqueur oranais a pu atteindre, reconnaît-il dans un entretien avec… Pierre Assouline, paru dans Le Magazine littéraire (Paris) du mois de février 2015, le chiffre de 100 000 exemplaires écoulés ; et, il a figuré dans le palmarès des meilleures ventes en France jusqu’au mois de juin passé. Ce qui est exceptionnel pour un texte mimétique de débutant qui relève davantage de l’exercice de style en atelier d’écriture que de la créativité littéraire.
Mais le paradoxe irrésolu reste la participation de Daoud aux prix littéraires, typiquement franco-français, que sont le Goncourt et son annexe le Renaudot. Parmi les règles coutumières de ces prix, ne peuvent y candidater que les écrivains français, naturalisés ou assimilés, et surtout, des œuvres originales obligatoirement publiées dans le courant de l’année d’attribution des prix. Or, il se trouve que Daoud et son récit ne justifient aucun de ces critères : il n’est pas Français, son œuvre date de 2013 et sa publication en France, en 2014, est une réédition, enfin Meursault, contre-enquête n’est pas une création originale, mais une réécriture d’un classique de la littérature coloniale française. Comment trouver une explication à ces nombreuses contradictions que les redoutables censeurs des prix littéraires français ont avalées comme de grosses couleuvres ?
Daoud, bientôt replié en France, saura rendre ce qui lui est donné ; il témoignera sur l’Algérie, les Arabes et l’islam, toujours sacrément indifférent à Ghaza-la-Martyre, ressassant un message révolté et révulsé, à contre-courant, voire même à «contre-Coran» selon une formule consacrée ; il est sollicité et encouragé par les médias parisiens toutes tendances idéologiques et politiques confondues – le magazine Le Point (Paris) finira par l’appointer. Et il prospérera dans cette charge apocalyptique de flamboyant imprécateur.
Une imposture politico-littéraire algérienne
Daoud est un bon communicant, qui tire les ficelles, quitte à les casser. Il pressent, à l’instar de son compatriote Boualem Sansal, que pour perdurer à Paris, il lui faut prendre l’initiative de positions les plus extrêmes. Ainsi pour Sansal, une alliance avec le sionisme international. Avec le souci de se projeter dans la durée, l’auteur-chroniqueur oranais a rebondi sur la bêtise et l’ignominie d’un prêcheur cathodique, proprement fantasque, dénommé Hamadache, pour se parer d’une réputation mondiale, qu’il veut à la dimension de celle de Salman Rushdie, autrefois objet d’une fetwa de l’imam Khomeiny réagissant à son roman Les Versets sataniques (1988). Il exagérera l’incrimination biscornue de Hamadache en avalisant un mensonge. En fait, ce n’est pas une fetwa qui le visait, identique à celles qu’on a connues, cruelles et périlleuses, dans les années 1990, lorsque triomphaient les spadassins du FIS et de ses démembrements paramilitaires, qui méritaient alors sa sympathie et son soutien, mais une prétentieuse adresse à la justice algérienne. Rétablissons les faits, puisqu’ils sont à la base même de l’ambiguë aura en France et dans le monde anglo-américain de l’auteur-chroniqueur. Hamadache, dans un étroit numéro de gueulard folichon adulé par les spectateurs des chaînes de télé privées d’Alger, dont les foucades sont attendues et commentées dans les cafés du bled et dans les soirées familiales, avait mis en demeure la justice algérienne de déférer, conformément aux dispositions de la Constitution de l’Etat, Daoud devant ses tribunaux pour le condamner sévèrement au titre de ses propos blasphémateurs sur l’islam dans les médias français. Il est, certes, établi dans le texte de la Constitution algérienne de 1996 une constante référence à l’islam, au premier plan dans son préambule désignant un islam mythique qui qualifie l’histoire du peuple et de la nation («terre d’islam»), ensuite dans son article 2 qui dispose que «l’islam est la religion de l’Etat» alors que l’alinéa 3 de l’article 9 dénonce les «pratiques contraires à la morale islamique». Hamadache pouvait s’autoriser à fustiger Daoud, conforté par le verrouillage constitutionnel de l’islam. Revêtant la toge d’un Fouquier-Tinville, il se hasardait à demander une justice ferme et expéditive, une condamnation à mort, contre le zélé importun qui venait de conspuer publiquement l’islam et les musulmans. Mais s’agissait-il, en l’espèce, d’une fetwa canonique, prononçant, à la manière d’un Khomeiny, une condamnation à mort exécutoire, licitant le sang de Rushdie partout sur la planète ? Entendons-nous : ni Hamadache ni ses propos ne sont défendables. Mais comment ne pas admettre que la «fetwa Daoud» est une mystification, fabriquée consciencieusement, en Algérie, par une presse pseudo-démocrate et relayée par les animateurs de Barzakh, traversant la mer et enflant dans les rédactions parisiennes ? Et dans l’univers troublé de l’islam d’aujourd’hui, rien n’est plus vendeur qu’une sommation de mise à mort.
S’avisera-t-on de ce qui est une imposture politico-littéraire ? Une fetwa mortifère est, dans le contexte algérien, les années 1990 l’ont irrémédiablement scellé, un ordre express de mise à mort adressé à des phalanges de tueurs islamistes embusqués et placardé dans toutes les mosquées du pays, afin que nul n’en ignore. On peut le vérifier : aucun de ces éléments n’existe concrètement dans la «fetwa Daoud». Le soutenir, c’est injurier la mémoire de toutes les victimes de l’islamisme algérien, y compris les écrivains, à l’exemple du poète Youcef Sebti (Boudious, 1943-El Harrach, 1993) lisant sa condamnation à mort sur une affichette de la mosquée de son quartier, regardant sa mort en face avant d’être exécuté. Est-ce le résultat de l’âpre combat de l’ANP et des services de sécurité ou de la politique de «concorde nationale» du président Bouteflika, il n’y plus dans les cités d’Algérie que les fantômes de cohortes de tueurs hirsutes, aujourd’hui éradiquées. Ceux qui ont imaginé cette fetwa lancée contre Daoud ont sorti de sombres desperados islamistes de leurs limbes pour pimenter le parcours de l’auteur-chroniqueur et le marchander à l’Occident sous le label du héros (problématique) que ne désavouerait pas son marketing de surenchère ? Ce qui demeure historiquement vérifiable par tout chercheur, c’est qu’à partir d’un studio de télévision privée, Hamadache s’est adressé à la justice de l’Etat algérien pour lui demander de faire un sort funeste au chroniqueur, dans le cadre strict de ce qu’énonce la loi constitutionnelle relativement aux manquements aux valeurs de l’Etat. Il y a une nuance très vite effacée : ce n’est pas à des tueurs que s’est adressé l’ignoble prêcheur pour leur enjoindre d’accomplir leur terrible office, mais aux tribunaux algériens pour les exhorter à décider d’une peine. Aucune cour de justice n’a suivi le prêcheur dans ses errements ni examiné la plainte actionnée contre lui par l’auteur-chroniqueur. En apparence, seulement, un match nul. S’il n’est pas exclu que Hamadache, islamiste forcené, fantasme sur des tueries de jadis et de naguère, aux orées des saisons et des jours désolés, Daoud a tiré profit d’une situation équivoque. Cette fetwa d’opérette, qui a raffermi le cercle de ses amis et de ses mandants dans le champ littéraire parisien, est au mieux une triste tartarinade ; elle est pourtant invoquée, non sans émotion, en quatrième de couverture de la traduction anglo-américaine de son récit aux Etats-Unis et fixe déjà trompeusement les conditions de réception critique de l’auteur et de son œuvre. Daoud et ses amis français ont su rentabiliser la sortie malheureuse du sinistre Hamadache qui continue à être encensé dans les mêmes télés privées, déroulant ses grotesques arrêts qui font mouche dans la populace, comme lorsqu’il a exigé de l’Etat algérien d’accréditer à Alger le drapeau noir de Daech. Pour Daoud et pour les médias parisiens, il fallait susciter par des propos séditieux sur l’islam Hamadache et sa morbide gesticulation. Résultat : l’auteur de Meursault, contre-enquête n’est pas reçu aux Etats-Unis pour ce que représente réellement son récit, mais pour sa prétendue posture héroïque face à une condamnation moyenâgeuse dont il est possible de discuter la validité. Est-il prudent de confondre l’Histoire et l’anecdote ? Hamadache n’est pas Khomeiny et Daoud, Rushdie. Toute cette composition tragi-comique garde des relents de fumisterie. Les conditions d’énonciation de la supplique au gouvernement et à l’institution judiciaire du prêcheur cathodique algérois, assez agile pour s’emparer des discours de l’imam, du magistrat et du diplomate, relèvent de l’opérette exotique, sans minaret, sans brousse et sans compagnies d’assassins. Elle atteste surtout de l’indiscutable réussite des médias audiovisuels privés d’Algérie, qui s’entendent comme leurs homologues de France et d’Occident à créer le buzz, à fomenter le semblable et funambulesque cirque de montreurs d’ours. Dans ce registre de saltimbanques lumineux, Daoud, à Paris, et Hamadache, à Alger, peuvent se prévaloir d’un facétieux talent, eux qui auraient en commun la passion du numérique.
Littérature, argent et fortune
Grâce aux turpitudes et provocations calculées qui ont monté en épingle son récit sans grande profondeur et innovation littéraire, Daoud s’affiche désormais comme un homme riche et célèbre, installé en France dont il a fait, comme il s’en félicite dans une chronique du Point, le tour des bonnes tables et de leurs vins. Le passé islamiste du trublion est effacé à la mesure d’un prodigieux changement de mœurs. Il est rare qu’un écrivain s’exprime ouvertement sur le rapport qu’il entretient avec l’argent. Daoud le fait en s’insurgeant contre «les élites de gauche algéroises horrifiées à l’idée qu’à Oran un écrivain s’enrichisse avec sa plume» (cf. Le Magazine littéraire, février 2015). Mais la malhonnêteté intellectuelle perce sous ce propos comminatoire. Ce n’est pas par la qualité de son œuvre, par la netteté de son écriture, que Daoud, qui n’est pas (je cite différents profils actuels littéraires de la littérature mondiale) Philip Roth, Mario Varga Llosa, Patrick Modiano ou Haruki Murakami, s’est enrichi, mais par un contexte politique que le chroniqueur a utilisé à bon escient dans un système de vases communicants où les propos survoltés et acidulés du chroniqueur attirent des lecteurs pour son «Meursault». Les lecteurs d’Occident se sont rués sur le récit d’un auteur sentant le soufre. Sans le candidat Bouteflika, malade, sans le mépris des morts de Ghaza, sans les anachroniques Arabes et leur islam tempétueux, Daoud n’aurait jamais existé littérairement en France et en Occident. Alors même qu’en Algérie, au moins une demi-douzaine de journalistes et de caricaturistes de presse ont été emprisonnés ces dernières années, pour certains sans jugement, en raison de leurs productions jugées diffamatoires envers le président de la République, la fonction présidentielle et les agents du pouvoir, Daoud appartient à cette baronnie des médias qui demeure intouchable, qui vogue à l’instar d’un Hamadache, sur une extraordinaire permissivité, qui ne pose aucune limite à ses écrits de presse sardoniques. C’est une des sources de sa fortune présente.
L’auteur-chroniqueur oranais, signant une sorte d’imitation, n’apporte pas un ton nouveau à la littérature ; il est inquiétant de noter que ses supporters, les plus outrés dans la presse parisienne, n’ont pas disserté à tire-larigot sur les qualités littéraires de son mince récit, mais plutôt sur les contextes particuliers qui le portent, précisément cette insistante mise en scène de l’auteur et de l’œuvre (dont les motivations ne sont pas toujours explicites), qui prouve que la littérature est, aujourd’hui, plus un jeu hors des contraintes de l’écriture, qu’une création.
Daoud aux Etats-Unis, dans sa posture victimaire et chagrinée d’«homme révolté», ne durera qu’un moment. Le retournement de l’opinion publique dans ce pays contre Rushdie, l’inanité de l’œuvre qu’il a produite depuis la fetwa de Khomeiny, montrent que dans ce pays et en Occident la notoriété d’un auteur reste indécidable et que sur le long terme le scandale judicieusement orchestré et l’étrange alchimie d’un succès de martingale, ne font pas la littérature, la vraie littérature, celle qui saigne aux échardes de temps contraires. En Algérie, comme en France, aux Etats-Unis et en Angleterre, Meursault, contre-enquête évitera-t-il cette inconsolable destinée de n’être qu’un inconsistant avatar de L’Etranger ? Car il est toujours admis que les bons points de l’Histoire vont aux grandes œuvres originales. Les Américains et les Anglais n’ont pas découvert Daoud et son œuvre pour les apprécier dans leur propre langage critique ; ils ont acheté un phénomène créé par les Français et sa panoplie conceptuelle prête à l’emploi. Ce sont les mêmes poncifs qui ont émaillé les recensions françaises de Meursault, contre-enquête qui fourmilleront dans leurs gloses. Ils peuvent sottement ignorer ce qui distingue Daoud, capable d’avoir habilement construit une voie dans la littérature, non pas par une œuvre de longue haleine qu’il n’a pas encore écrite, mais par une manipulation tous azimuts, qui a subtilement commencé par l’inversion du texte de L’Etranger. Il n’est pas inutile, en la circonstance, d’observer qu’il a été efficacement appuyé dans cette entreprise par ses garants dans les lettres et dans les médias parisiens, faisant droit à des motivations plus politiciennes que littéraires. L’avenir nous enseignera s’il répond toujours à leurs surprenants desiderata. Il en viendra à réciter les froides incantations de la chute.
Abdellali Merdaci
Professeur de l’enseignement supérieur. Ecrivain. Enseigne la théorie littéraire à l’Université. A publié Engagements. Une critique au quotidien, Constantine, Médersa, 2013.
 

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