Menaces marocaines contre le gouvernement algérien à travers une organisation «écran»

Le Maroc actionne son ONG, le Congrès mondial amazigh (CMA), qui vient de menacer le gouvernement algérien de recourir à la Cour pénale internationale (CPI). Dans une lettre adressée au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le CMA, basé à Paris mais dont les conclaves se tiennent au Maroc, «exige» la libération immédiate de l’activiste Kamel-Eddine Fekhar, arrêté au lendemain des événements tragiques qui ont secoué la vallée du M’zab en juillet dernier. «De manière brutale et tout à fait arbitraire, vos services de sécurité ont procédé le 9 juillet dernier à l’arrestation d’une trentaine de citoyens mozabites à Taghardayt (Ghardaïa) dont Kamel-Eddine Fekhar, défenseur des droits de l’Homme», écrit d’emblée le CMA. Cette ONG à la solde du Makhzen ne se limite pas à une simple dénonciation de la détention de Kamel-Eddine Fekhar. Elle menace le pouvoir algérien de poursuites pénales au niveau des instances internationales. «Monsieur le Premier ministre, nous vous demandons instamment de libérer immédiatement les détenus du M’zab. Désormais, chaque minute compte. Nous vous mettons en garde contre l’irréparable qui pourrait se produire d’un instant à l’autre. Vous en porteriez alors l’entière responsabilité. Sachez Monsieur le Premier ministre que les instances internationales, y compris la Cour pénale internationale et les ONG spécialisées, sont informées de la situation des détenus mozabites. Vous devez faire cesser sans délai le racisme institutionnel et l’abus de pouvoir que votre gouvernement exerce sur les paisibles populations du M’zab. Le monde entier en est témoin», met en garde l’ONG écran du Makhzen qui cherche coûte que coûte à internationaliser les événements de Ghardaïa avec l'aide de ses têtes de pont en Algérie, à l’image du MAK. Dans cette lettre-menace adressée au Premier ministre, le CMA fait état d’une grève de la faim entamée depuis une quinzaine de jours par les prisonniers qu’il qualifie de «politiques» contre «leur détention que rien ne justifie et contre leurs mauvaises conditions de détention». Il estime que «leur état de santé a atteint un niveau très critique et ils risquent la mort à tout moment». Appuyé discrètement par le roi Mohammed VI, le CMA se réunit au Maroc trahissant ainsi sa dépendance totale envers Rabat. Une dépendance confirmée, du reste, par le vice-président autoproclamé de la Kabylie, Hocine Azem. Dans un entretien au site Tamurt, ce proche du grand chanteur engagé Slimane Azem justifie les raisons pour lesquelles le dernier congrès du CMA a été organisé au Maroc et pas en Libye comme prévu. «En raison de l’insécurité qui fait rage dans les territoires amazighs de la Libye, nous sommes contraints de nous reporter sur un autre pays de Tamazgha, mais nous sommes obligés une fois de plus d’aller au Maroc pour tenir en toute souveraineté et en toute sécurité notre congrès dans un climat de paix, pour que les congressistes puissent travailler dans de bonnes conditions», indique-t-il, considérant qu’en dehors du Maroc, aucun pays ne peut abriter cette ONG factice. Il va de soi que l’argument sécuritaire ne tient pas la route et qu’il faut chercher cette «tolérance» du régime marocain ailleurs, notamment dans les rapports qu'entretiennent les membres du bureau du CMA avec cette monarchie et le large écho dont ils bénéficient à travers les nombreux médias officiels et officieux marocains.
Rafik Meddour

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