Ghardaïa : un Comité de vigilance et d’alerte est né

«Un Comité de vigilance et d'alerte s'est constitué sur la base de la conscience aiguë de chacune et de chacun qu'à Ghardaïa se joue le sort de l'Algérie, d'une part, et de la sauvegarde de l'héritage de la lutte de nos ancêtres contre la conquête coloniale dès le 6 juillet 1830, de l'autre», indique un communiqué de cette nouvelle organisation parvenu à notre rédaction. «L'objectif de ce comité est celui de la sauvegarde de cet héritage, à savoir l'existence de notre nation dans le respect des appartenances riches et multiples de notre société», ajoute le comité, estimant que «cette défense suppose le rejet et l'exclusion des éléments qui rejettent l'appartenance et l'édification d'un Etat national au profit d'un Etat ethnique ou confessionnel». Faisant coïncider l’annonce de la création du comité avec la célébration du double anniversaire du 20 Août, ses fondateurs disent se référer au contenu de la déclaration du Congrès de la Soummam. Ils appellent, dans ce sens, à «une Algérie unie et solidaire» et se déclarent mobilisés pour dénoncer «les luttes de clans qui conduisent le pays à une situation chaotique». Ils s’opposent aux «manœuvres qui ont, aujourd'hui, pour théâtre la wilaya de Ghardaïa», mais qui ont «déjà été observées par le passé dans d'autres régions, en Kabylie, à Touggourt, à Bordj Badji-Mokhtar» et ailleurs. Abordant la situation économique et le contexte géopolitique, le Comité note leur détérioration et l’affaiblissement de la cohésion sociale «sous les coups de boutoir de forces étrangères dont certaines se réclament d'une lecture religieuse», cependant que «d'autres prétendent défendre des minorités politiques alors même qu'elles contribuent à la production d'un chaos qui repose sur leur stigmatisation». Les signataires du texte fondateur du Comité de vigilance et d'alerte relèvent que l'objectif de ces manœuvres «est précisément la destruction du tissu national algérien», faisant remarquer que «la situation dans le pays, et particulièrement pour les catégories les plus fragiles, s'aggrave chaque jour davantage». Ils interpellent le pouvoir algérien dont ils rappellent la charge de protection des biens et des personnes, condamnent l'«instrumentalisation du communautarisme et du séparatisme», dénoncent les appels à la haine, appellent à la défense des principes de liberté d'expression et de conscience comme d'égalité entre tous les citoyens et les citoyennes et réaffirment leur attachement à la défense des droits humains. Le collectif, constitué de militants des droits de l’Homme et du mouvement associatif, appelle la société civile algérienne «à se mobiliser afin de faire échec aux agressions de toutes sortes» et demande «à toutes et à tous de demeurer vigilants et de manifester leur solidarité en se mobilisant en vue de dénoncer toute atteinte aux droits d'où qu'elle vienne».
Lina S.

 

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