Louisa Hanoune : «Gare au recours à l’endettement extérieur !»

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a mis en garde aujourd’hui, lundi, contre un recours à l'endettement extérieur pour faire face à la crise économique engendrée par la chute des prix du pétrole, estimant que le «simple fait d'envisager une telle option serait périlleux». «Le simple fait d'envisager un recours à l'endettement extérieur serait périlleux», a mis en garde Mme Hanoune à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du bureau politique du PT, rappelant que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika «a affirmé à maintes reprises, après le remboursement de la dette extérieure de l'Algérie, que le recours de nouveau à une telle option était inacceptable». Mme Hanoune livrait ses premières impressions vis-à-vis de l'intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la réunion gouvernement-walis, samedi dernier, qui a déclaré que l'Algérie possédait toutes les chances en cas d'un recours forcé au marché financier international même s'il a affirmé exclure totalement une telle option. Elle a rappelé dans ce cadre que l'opposition au recours à la dette extérieure était une position de «principe» pour son parti, d'autant que les conséquences de cette option adoptée par l'Algérie à une certaine époque étaient désastreuses et ont conduit à une «déstructuration», a-t-elle soutenu en allusion à la politique de réajustement structurel. La secrétaire générale du PT a également rappelé les mesures annoncées par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire notamment celles relatives à l'assainissement du marché parallèle à travers une taxe forfaitaire de 7% sur les capitaux afin d'inciter les détenteurs de capitaux à transférer leurs fonds de canaux illicites vers les banques. «Cette mesure s'apparente à un “blanchiment de l'argent” même si le Premier ministre soutient le contraire», a-t-elle insisté expliquant que «les banques ne sont pas en mesure de remonter la piste de cet argent». Les exonérations fiscales prévues par la loi de finances complémentaire «servent beaucoup plus les intérêts des patrons de l'oligarchie que ceux des activistes du marché informel», a-t-elle encore estimé soulignant que «les investissements privés réels sont minimes et ne reflètent pas la valeur des crédits alloués par les banques publiques». La première responsable du PT conçoit mal que le gouvernement se contente d'infliger des sanctions pécuniaires, plutôt que des peines de prison, aux employeurs qui ne déclarent pas leurs personnels à la Sécurité sociale. Pour Mme Hanoune, le gouvernement «est plus soucieux de faire entrer l'argent que de moraliser l'activité commerciale et économique». Evoquant la propagation du phénomène de corruption, Mme Hanoune a affirmé que «maintenant plus que jamais, il est impératif de demander des comptes à ceux qui ont fait fortune en peu de temps». La SG du PT a également souligné la nécessité d'ouvrir un dialogue national sur la politique socio-économique à adopter par l'Etat pour surmonter la conjoncture difficile que traverse le pays. Elle a, par ailleurs, saisi l'occasion pour expliquer ses précédentes déclarations sur la nécessité d'une présidentielle anticipée. «L'appel à l'organisation d'une élection anticipée, qu'elle soit présidentielle ou législative, ne relève pas d'un acte d'hérésie, ni d'une tentative de renversement. Il émane d'une lecture politique dictée par la conjoncture actuelle», a-t-elle fait remarquer. Mme Hanoune a insisté sur l'impératif d'un changement démocratique à la faveur d'un renouvellement politique, la priorité «étant accordée à la préservation de la nation».
R. N.
 

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