Non-lieu général confirmé dans l’affaire d’Ali Mécili : retour sur un assassinat mystérieux

La cour d’appel de Paris a confirmé ce jeudi le non-lieu général dans l’affaire de l’assassinat en 1987 de l’ancien cadre du FFS, André Ali Mécili. Le jugement a été prononcé une première fois par une juge d'instruction en novembre 2014. Celui-ci avait été contesté par la famille d'Ali Mécili. Dans un commentaire à chaud posté sur sa page Facebook, un député du FFS a écrit : «La justice au service des criminels.» Une phrase qui exprime l’ampleur de la déception dans l’entourage de ce parti qui a toujours accusé les services de sécurité algériens d’être les instigateurs de l’élimination de cet ancien bras droit de Hocine Aït Ahmed. L’affaire avait rebondi en 2007, quand le juge d’instruction avait lancé deux mandats d’arrêt contre Abdelmalek Amellou, soupçonné d’être l’auteur du forfait et décrit comme un «truand notoire», et un certain Mohamed Ziane Hasseni, cité comme étant un «capitaine des services secrets algériens». Ce dernier sera arrêté un an plus tard à l’aéroport de Marseille, puis mis en examen pour «complicité d’assassinat», mais l’enquête avait vite abouti à une méprise. L’arrestation de ce diplomate a, un moment, empoisonné les relations franco-algériennes. En 2010, la justice avait accordé un non-lieu à Mohamed Ziane Hasseni. Le Quai d’Orsay avait même jugé qu’il s’agissait d’un «développement positif» dans l’affaire. L’enquête a longtemps piétiné et des commissions rogatoires internationales sont restées sans réponse. Les juges s’étaient longtemps fondés sur les témoignages d’anciens officiers des services des renseignements algériens» mettant en cause le pouvoir. L'un d'eux, le commandant Mohamed Samraoui, disait avoir assisté à une remise d’argent à Amellou pour payer son contrat. Ce même Mohamed Samraoui va de nouveau semer la confusion en voulant témoignant contre Mohamed Ziane Hasseni qu’il dit, devant le juge d’instruction, reconnaître comme étant celui ayant comploté avec le tueur d’Ali Mécili. Le 7 avril 1987, André Ali Mécili, 47 ans, avait été exécuté de trois balles dans le hall de son immeuble, boulevard Saint-Michel, à Paris. Devenu avocat au barreau de Paris, Ali Mécili avait joué un rôle déterminant au sein de l’opposition algérienne en exil. Il avait notamment organisé la fameuse rencontre, en 1985, à Londres, entre Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella, alors à la tête du MDA. Ancien membre de la Direction de la documentation et de la recherche (DDR) relevant du MALG jusqu’à 1962, Ali Mécili s’est enfui du convoi chargé de rapatrier les archives de la Révolution à la «base Didouche» sise à Tripoli. Il va alors rejoindre les rangs du FFS qui, un an plus tard, créera son maquis en Kabylie pour s’opposer au régime de Ben Bella.
R. Mahmoudi

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