Les véhicules importés par Sovac seront-ils contrôlés ?

L’affaire de la manipulation par logiciel embarqué des tests sur les émissions polluantes des véhicules du groupe Volkswagen prend des proportions planétaires. Plusieurs pays ont décidé de procéder à un contrôle massif des véhicules de cette marque pour s’assurer qu’ils sont bien aux normes. Qu’en est-il de l’Algérie ? Les véhicules de cette marque, importés par le concessionnaire algérien Sovac, subiront-ils des contrôles ? Les autorités algériennes vont-elles vérifier leur conformité aux normes de sécurité ? Le contrôle de qualité des véhicules Volkswagen, jusque-là connus pour leur fiabilité, est désormais impératif, comme toutes les autres marques d’ailleurs. Surtout quand on sait que des clients du représentant algérien du constructeur allemand se sont déjà plaints de défauts et d’anomalies constatés sur leurs véhicules neufs et toujours sous garantie. Des dizaines de clients qui ont acheté à travers l’Ansej des fourgons Crafter sont allés jusqu’à protester devant le siège de Sovac, à Cheraga, afin de faire entendre leurs voix et obtenir réparation. Et leur combat n’a pas été facile. Car le représentant algérien de Volkswagen avait refusé de reconnaître l’existence de défauts de fabrication. Le groupe Sovac a affirmé, dans un communiqué, que son service technique a procédé à l’analyse au cas par cas de ces fourgons Crafter et n’a détecté aucun problème généralisé sur ce type de véhicules utilitaires. Il a cependant reconnu avoir découvert des cas de corrosion sur la carrosserie, du bruit provenant du mécanisme de direction (crémaillère), du bruit provenant du train roulant arrière du véhicule et des problèmes de klaxon qui ne sont pas dus à des défauts de fabrication. Pour le représentant de Volkswagen, les Crafter des plaignants n’avaient aucune anomalie d’ordre technique ou mécanique. Il a fallu la persévérance des plaignants, qui ont su médiatiser leur affaire et pu obtenir l’appui du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour que Sovac daigne accepter de les dédommager. Ces clients qui disent avoir été «floués» ne sont pas les seuls. D’autres personnes ont, en effet, connu des «déboires» avec leurs véhicules made in Germany. Et le Crafter n’est pas le seul véhicule de la marque Volkswagen à présenter des anomalies d’ordre technique ou mécanique. Des problèmes divers ont été détectés dans d’autres modèles de la même marque, montés en Egypte ou au Brésil et destinés au marché du tiers-monde, dont l’Algérie fait partie. Ces anomalies, qui mettent en danger jusqu’à la sécurité des utilisateurs de ces véhicules interdits en Europe, n’ont pu être rendues possibles que grâce à l’absence de mesures sévères et de contrôle rigoureux de la part des autorités du pays. Le scandale, qui a éclaté aux Etats-Unis et qui a éclaboussé ce grand constructeur allemand (numéro 2 mondial), doit servir de leçon pour que les autorités algériennes mettent en place un dispositif de contrôle des véhicules importés et des sanctions sévères contre ceux qui s’aventureraient à tricher sur la qualité et les normes de sécurité et de propreté en vigueur. Des mesures qui doivent, bien entendu, concerner l’ensemble des marques vendues sur le marché national. On ne doit plus badiner avec la sécurité des citoyens ni avec leur santé.
Rafik Meddour
 

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