Une nouvelle affaire en justice ou comment Sawiris escroque ses «influents» associés

L’homme d’affaires véreux égyptien Naguib Sawiris a fait du recours aux tribunaux internationaux, dans le sillage des transactions conclues dans les pays arabes, sa spécialité. Après l’Algérie, c’est en Syrie, selon ce que révélé un média syrien, que Naguib Sawiris a réussi à obtenir gain de cause en attaquant son associé syrien, l’entrepreneur Rami Makhlouf – cousin du président Bachar Al-Assad – avec qui il était en affaires dans une société de télécommunications. Le conflit est né entre les deux hommes après une tentative de l’homme d’affaires syrien de racheter les parts de Sawiris. Une démarche qui a donné, encore une fois, prétexte à Sawiris pour faire appel à un tribunal international pour obtenir gain de cause et réclamer des dédommagements. Une pratique que Sawiris semble affectionner particulièrement dans ses affaires dans les pays arabes où il s’associe avec des dictateurs dont il dénonce les régimes une fois qu’il a fait son beurre. En Syrie, le recours à la justice internationale a permis à Sawiris de forcer Rami Makhlouf à un règlement à l’amiable dont les détails n’ont pas été divulgués. Selon des documents secrets divulgués par ce média syrien, le régime syrien aurait décidé, dès l’éclatement de l’affaire en 2012, d’interdire à Sawiris l’entrée sur le territoire syrien, après une intervention infructueuse du gouvernement égyptien de résoudre le conflit. Sawiris utilise le recours à l’arbitrage international comme arme pour menacer ses «associés» dans le monde arabe. L'Etat algérien est passé par cet épisode après avoir fait le choix malheureux de permettre au magnat égyptien de faire affaire dans notre pays, en lui accordant toutes les facilitations pour l’acquisition des cimenteries qu’il a fini par revendre à un partenaire français sans en aviser les autorités, et de créer la filiale de téléphonie mobile Djezzy. Lorsqu’il est arrivé en Algérie, un tapis rouge fut déroulé sous ses pieds, alors qu’il était à peine connu en Afrique dans le domaine de la téléphonie mobile. Il a su profiter de ses relations personnelles avec certaines personnalités influentes algériennes pour bénéficier de toutes sortes de largesses jusqu’à bâtir un grand empire dans le domaine des télécommunications. Il a pu, contre toute attente et même le bon sens économique, décrocher la licence de téléphonie mobile en Algérie pour un montant de 737 millions de dollars. Une licence qui a rehaussé considérablement la valeur de son groupe Orascom Telecom Holding (OTH) grâce à ses millions d’abonnés algériens. En 2010, Sawiris cède OTH au russe VimpelCom qui réunit 174 millions d'abonnés tous pays confondus. En avril 2014, l'Etat algérien rachète 51% de Djezzy pour 2,6 milliards de dollars à VimpelCom. Une transaction à laquelle s’est opposé Naguib Sawiris qui a même intenté un procès à l’Algérie au niveau du tribunal d’arbitrage international de Paris. «Peu importe le temps que cela prendra, j’en fais une question de principe. Le gouvernement algérien a fait échouer mon rêve», avait-il déclaré à un média international.
Meriem Sassi

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