Des citoyens algériens dénoncent l’invitation de Ferhat Mehenni par le maire socialiste de Quimperlé

Dans une lettre ouverte au maire de Quimperlé, dans le Finistère, en Bretagne, dans le Nord-Ouest de la France, des citoyens algériens ont dénoncé l’invitation adressée par les organisateurs d’une manifestation locale au séparatiste Ferhat Mehenni. «A l'occasion de la seconde édition de la semaine internationale "Regards croisés sur le monde", que vous organisez du 2 au 8 novembre 2015, nous avons appris par le canal associatif, comme vous l'annoncez sur le site internet de la ville de Quimperlé, que vous vous apprêtez à accueillir une organisation séparatiste d'extrême droite algérienne et son président», écrivent les auteurs de cette lettre à Michaël Quernez, le maire socialiste de cette ville. «Nous venons, ici, non pas vous exprimer des regrets, mais dénoncer cette initiative malheureuse qui, pour nous, relève de l'ingérence directe dans la politique algérienne et dans la conduite des affaires du peuple algérien, puisqu'en vous associant à une branche de l'extrême droite algérienne, vous démontrez que votre choix n'est pas neutre», s’insurgent les auteurs de la lettre. Ils notent qu’«aucune des centaines d'associations algériennes qui agissent localement ni aucun des partis politiques de la majorité ou de l'opposition algérienne», n’ont été invités à cette manifestation. Ils relèvent que même le Front des forces socialistes (FFS) «qui est pourtant membre de votre famille politique, l'Internationale socialiste, n'est pas convié» à cette semaine de solidarité. «Au nom des Quimperloises et des Quimperlois, vous allez dérouler le tapis rouge au président autoproclamé d'un «gouvernement provisoire Kabyle», sans légitimité aucune, ni historique, ni démocratique, ni morale, qui envisage d'organiser une séparation ethnique entre les Algériens», dénoncent encore ces Algériens qui estiment que le maire de Quimperlé encourage, ainsi, «ceux qui prônent la construction de murs, et pas de ponts, entre les citoyens». «D'autre part, soulignent-ils, cette initiative à l'encontre de l'unité du peuple algérien nous amène à nous interroger sur les objectifs poursuivis» par cette invitation. Pour ces citoyens en colère, «au même titre que personne ne peut envisager aujourd'hui une séparation entre Bretons, Normands, Alsaciens, Bourguignons, Savoyards, Landais, Lorrains, Vosgiens, etc., et la France, la scission de l'Algérie ne saurait être à l'ordre du jour». «Au moment où les Etats, les organisations politiques (en dehors de l'extrême droite française), les associations progressistes, appellent et aspirent à la construction de l'Europe des peuples, le courant politique séparatiste d'extrême droite avec lequel vous vous associez, propose une marche à l'encontre du sens de l'histoire, en séparant les citoyens dans un même pays. Il préconise tout simplement la communautarisation de la société algérienne», écrivent encore ces citoyens dans leur lettre adressée au maire de Quimperlé à qui ils rappellent, au passage, la dénonciation par le Parti socialiste, auquel appartient Michaël Quernez, d’organisations d’extrême droite françaises, à l’instar du Bloc identitaire et de Riposte laïque, tandis qu’il accepte la venue du président d’un gouvernement autoproclamé «proche de l’extrême droite israélienne». Ces citoyens algériens suggèrent, enfin, au maire de Quimperlé, «d'inviter les islamistes algériens, qui constituent l'autre face de la même pièce de l'extrême droite algérienne», pour que, ironisent-ils, «la fête soit complète».
Karim Bouali

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