Le Maroc qui a profané le drapeau algérien «dénonce» l’attaque contre l’ambassade saoudienne

Le ministre marocain des Affaires étrangères, dont le pays disetteux est redevable aux Al-Saoud pour leur munificence, a «condamné l'attaque dont ont fait l'objet l'ambassade du royaume d'Arabie Saoudite à Téhéran et son consulat à Mashed», lit-on dans une dépêche de l’agence de propagande de «Sa Majesté». Salah-Eddine Mezouar, qui estime qu’«il s'agit d'actes contraires aux règles et us diplomatiques», a appelé l'Iran «à faire appliquer les engagements internationaux en la matière pour assurer la protection des missions diplomatiques et consulaires et le personnel qui y travaille». Pourquoi, alors, le Maroc n'a-t-il pas assumé ses engagements internationaux pour la protection du consulat général d'Algérie à Casablanca qui a fait l'objet d'une vile agression avec la complaisance, voire la complicité des forces de sécurité de ce pays ? La profanation de l’emblème national accroché au-dessus de la représentation diplomatique algérienne avait provoqué l’indignation de tout le peuple algérien et suscité la condamnation ferme des autorités, mais Rabat ne s’est jamais excusé de cet acte de provocation qui aurait pu dégénérer si les Algériens n’avaient pas fait preuve de retenue et de sagesse. Le Makhzen avait organisé une parodie de procès dans lequel le policier en civil qui avait été chargé par sa hiérarchie de commettre ce crime avait été condamné à deux mois de prison avec sursis. Réagissant à ce verdict ubuesque, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à l’époque, Amar Belani, avait dénoncé, dans une déclaration à Algeriepatriotique, un «laxisme outrageusement scandaleux», et affirmé que ce verdict confirmait «de la manière la plus éclatante que la thèse de l'acte isolé relève tout simplement de la mystification». Le porte-parole avait rappelé les mêmes règles auxquelles fait référence le ministre marocain aujourd’hui et contesté «cette clémence accordée à une personne ayant avoué son forfait devant la justice et les journalistes». Amar Belani avait, en outre, souligné que le Maroc «ne peut pas se dérober à ses obligations internationales», estimant que «le responsable de l'agression intolérable contre notre représentation consulaire doit être puni avec toute la sévérité requise, pour prévenir d'autres dépassements similaires». Il avait mis les autorités marocaines devant leurs responsabilités : «Pour nous, avait-il déclaré, la responsabilité internationale du Maroc reste pleinement engagée, car de tels actes aussi graves ne peuvent pas rester impunis, dans la mesure où la sécurité et la protection des missions diplomatiques et consulaires constituent l'une des pierres angulaires sur lesquelles reposent les relations internationales.» Visiblement, le Makhzen a retenu la leçon, mais dans le sens des intérêts exclusifs de ses généreux donateurs à qui il tend la main.
Karim Bouali

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