Des spécialistes estiment prématuré de déclarer l’état de sécheresse

Il serait «prématuré» de déclarer la situation de sécheresse, en dépit du déficit pluviométrique enregistré durant l'année écoulée, a indiqué dimanche à Alger, Mme Houaria Benrekta, spécialiste en prévisions météorologiques. Mme Benrekta qui était l'invitée du forum d'El-Moudjahid, a estimé qu'il serait «prématuré» de déclarer la sécheresse tant que l'année agricole est toujours en cours et ce, en dépit d'un «déficit» pluviométrique enregistré durant l'année écoulée. «Déclarer une sécheresse est très délicat», a-t-elle souligné, précisant que les paramètres de désignation de cet état sont définis «par régions», eu égard à la «variabilité» de la pluie et à la position géographique de la dépression climatique. Elle a relevé que les précipitations cumulées, ces derniers jours, permettent d'évoquer un «déblocage progressif» du déficit pluviométrique, faisant remarquer que «c'est généralement l'ouest du pays qui est pénalisé par la défaillance en pluviométrie». L'intervenante a noté, par ailleurs, que si le mois de décembre dernier a été marqué par un temps «doux» avec peu de pluie, les mois précédents (octobre-novembre) ont connu des passages pluviométriques «très appréciables». Elle a ajouté que la saison estivale écoulée n'a pas été «caniculaire», mais plutôt «normale», y compris durant le mois de juillet où la température la plus élevée avait été enregistrée (45°) avec un fort taux d'humidité (+ 60 %), à l'origine de la forte sensation de chaleur. Notant que le déficit pluviométrique observé en 2015 n'est pas «inédit», Mme Benrekta a rappelé que des épisodes similaires ont été observés en 2010 et en 2011, indiquant que les perturbations climatiques enregistrées en Algérie sont liées à la météorologie mondiale, comme ce fut le cas l'année écoulée qui avait connu une hausse de température moyenne du globe estimée à +0,7°. La même spécialiste a, par ailleurs, expliqué que les données de l'office national de météorologie (ONM) s'appuient sur deux types de prévisions : l'un se calcule sur une durée de cinq jours avec un taux de fiabilité de 80%, et l'autre se fait sur la base de «probabilités», calculées sur un mois, voire sur une saison entière. «Quelque soit la responsabilité humaine vis-à-vis des conséquences des changements climatiques, notre souci est de savoir comment faire face à ces perturbations», a-t-elle affirmé, assurant que les bulletins météo spéciaux (BMS) émis par l'ONM sont «pointus dans l'espace et le temps». En termes chiffrés, le directeur général de l'ONM, Brahim Ihadadene, a fait savoir que c'est la wilaya de Mascara qui a connu le déficit le plus élevé par rapport à la normale (-54%), alors qu'Alger a enregistré un écart négatif de -35 %. Il a assuré, en revanche, que des «excédents» en pluviométrie ont été enregistrés dans d'autres wilayas, le plus important étant celui de Tébessa (+37%), suivie de Constantine avec +15% puis Annaba avec +14.
R. N.
 

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