Constitution : douze associations appellent au rejet de l’article 51

Les binationaux ne baissent pas les bras. A travers leurs associations activant en Europe, ils continuent à réclamer l’abrogation de l’article 51 du projet de révision de la Constitution, qui sera examiné dans un congrès du Parlement convoqué par le président Bouteflika pour ce mercredi 3 février. Douze associations ont, en effet, rendu public un manifeste pour exiger la suppression de cet article qui sème la division entre Algériens. «Avant le mercredi 3 février, les associations et mouvements en tous genres ont retrouvé de la vigueur après l’avis décevant du Conseil constitutionnel», lit-on dans le message de ces associations transmis à notre rédaction. Dans leur manifeste, ces associations, à leur tête Adra (Algériens des deux rives et leurs amis), affirment que l’Algérie «subit une crise institutionnelle, morale et de gouvernance». Elles regrettent ainsi que «les dirigeants, afin d’éluder leurs échecs politiques, économiques et sociaux, dont l’Algérie souffre, trouvent des moyens malsains pour détourner les citoyens des vrais débats et ce, depuis l’indépendance». Ces associations considèrent que les gouvernants œuvrent malheureusement pour la division de l’Algérie, en créant une catégorie de sous- citoyens et en reniant une partie de ses enfants. Ces douze grandes associations algériennes appellent les deux Chambres à «prendre leurs responsabilités devant ces dispositions discriminatoires, constitutionnelles et injustes». Les Associations de la communauté algérienne établie en France dénoncent avec force ce projet de révision constitutionnelle, «excluant une partie de ses citoyens, excluant une partie de ses richesses, excluant une partie de ses compétences, en somme excluant une partie de son peuple». «Nous demandons l’annulation de la révision de l'article 51, ainsi que les autres articles similaires, qui sont anticonstitutionnels, discriminatoires et injustes», lit-on dans le manifeste. Pour ces associations, au-delà de renier une partie de ses citoyens, c’est la division du peuple algérien en deux catégories qui est inacceptable. «L'unité de la nation est en jeu. L’intégrité du peuple algérien est aussi importante que l’intégrité territoriale», insistent-elles. Outre Adra, des associations comme ALCAEE (Association de la communauté algérienne établie à l’étranger), le Collectif contre la cherté des transports vers l’Algérie, Les Chibanis, Espace franco-algérien, la Fédération nationale des associations franco-algériennes et Les Sages d’Argenteuil ont également signé ce manifeste. Une pétition a également été lancée par l’association Adra pour recueillir 10 000 signatures contre «la constitutionnalisation de la discrimination».
Hani Abdi
 

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