«Algériens de l’intérieur» contre «Algériens de l’extérieur»

Par Anaaf – Les citoyens de la diaspora algérienne dans le monde sont une composante de la nation algérienne. Les autorités de l’Etat sont sur le point de faire voter un article (51) de la Constitution qui ampute les droits civiques et constitutionnels des Algériens ayant une seconde nationalité du fait de leur naissance hors du territoire national ou du choix de leurs parents qui se sont expatriés pour des raisons historiques ou économiques. Si cet article venait à être adopté dans la version finale de la Constitution, cela reviendrait à créer des «Algériens pure souche» et des «Algériens de pacotille». Ce projet de révision constitutionnelle a, en effet, été présenté comme une occasion historique d’écrire une page nouvelle de l’histoire démocratique du pays. Malheureusement, l’article 51 est l’expression d’une violente discrimination et d’une véritable stigmatisation, à grande échelle, qui jette l’opprobre et le doute sur le patriotisme de plus de huit millions de la population algérienne ! Si cet article 51 était adopté par le Parlement, la citoyenneté en Algérie serait donc inversement proportionnelle au nombre de passeports que les citoyens pourraient posséder. Nous demandons donc le retrait de l’article 51 du projet de la Constitution et de confirmer la liberté et l’égalité des citoyens, indépendamment de leur lieu de résidence. «Les Algériens de l’extérieur» ne doivent pas être définis par rapport aux «Algériens de l’intérieur». Pour plus de précision, l’article 51 dans sa version de projet de révision constitutionnelle stipule que «l’égal accès aux fonctions et aux emplois au sein de l’Etat est garanti à tous les citoyens, sans autres conditions que celles fixées par la loi. La nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques». Cet article constitue donc un véritable danger pour les droits des citoyens algériens de la diaspora. Sa formulation anticonstitutionnelle et sujette à plusieurs interprétations risque de laisser passer l’injustice et l’inégalité sous couvert de la loi. Signataires de cet appel, nous voulons affirmer notre attachement absolu à l’égalité de tous les citoyens algériens et exprimer notre refus de toute forme de discrimination et de restriction des droits à tout citoyen algérien. Nous voulons également être le fer de lance et souhaitons que l’Algérie affirme son attachement à ces valeurs. L’argument des défendeurs de la position discriminatoire est celui de la protection de la nation algérienne des influences étrangères. Elle ne peut pas être avancée dans la démocratie transparente, promise dans le projet de révision constitutionnelle, où le peuple élirait le représentant qu’il juge le plus à même de défendre ses intérêts. Par ailleurs, notre histoire récente, relative à la tragédie nationale, montre que la pire malveillance pour la nation algérienne n’a pas été le fait des Algériens qui vivent hors du territoire national. Nous demandons donc solennellement à ce que chacun des élus de l’Assemblée populaire nationale et du Sénat s’engage personnellement à défendre, pour l’écriture de la nouvelle Constitution, l’esprit de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et s’engage à refuser tout article proposé portant la moindre mesure discriminatoire.
Alliance nationale des associations des Algériens de France

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