L’Arabie Saoudite remplace son ambassadeur à Alger pour mettre fin à la brouille

Dans sa stratégique de rapprochement avec l’Algérie, l’Arabie Saoudite multiplie depuis quelques semaines les gestes et initiatives visant à réchauffer ses relations qui ont connu des tensions en raison de ses positions divergentes sur tant de dossiers : la crise syrienne, la Ligue arabe, la guerre au Yémen, le crash pétrolier… L’Algérie est restée l’un des rares pays arabes, avec l’Irak, à refuser de s’aligner sur la politique saoudienne dans la région et à s’opposer régulièrement aux injonctions de Riyad au niveau de la Ligue arabe, transformée ces dernières années en courroie de transmission des décisions prises par le Conseil de coopération des pays du Golfe (CCG). Plusieurs pays, traditionnellement classés dans l’axe pro-iranien, comme le Soudan et la Mauritanie, ont fini par rallier la coalition créée par l’Arabie Saoudite et ont même promis d’envoyer des troupes pour former les contingents qui devraient bientôt envahir le territoire syrien. Le but avoué est aussi d’éloigner ce pays important du Maghreb de «l’axe russo-iranien», qui fait actuellement obstacle aux plans de domestication du monde arabe par les alliés des Etats-Unis. Dans sa démarche, qui s’apparente à une opération de charme, le roi Salmane a d’abord dépêché à Alger son ministre des Affaires étrangères, Adel Ahmed Al-Jubeir, fin décembre dernier, suivi de la visite surprise du prince héritier Mohammed Ben Nayef, mercredi dernier, porteur d’un message de son monarque au président Bouteflika. Comme ultime geste en vue de rétablir les bonnes relations entre les deux capitales, à l’heure où Riyad prépare activement une offensive militaire en Syrie au nom d’une «coalition islamique» constituée sans l’Algérie, les Saoudiens viennent de nommer à Alger un ancien ambassadeur, qui a déjà occupé ce poste pendant treize ans, en remplacement d’un diplomate fraîchement désigné. La reconduction de Sami Abdallah à ce poste est perçue par les observateurs comme un signal clair de la part de Riyad pour relever le niveau de sa représentation en Algérie et de retrouver par-là les relations antérieures. On ne sait pas si c’est cette décision de reconduire ce diplomate à la tête de l’ambassade de Riyad est faite à la demande d’Alger ou alors de la propre initiative des Saoudiens. Ce qui est sûr, c’est que ces derniers semblent prêts à toutes sortes de concessions pour gagner les faveurs d’Alger.
R. Mahmoudi
 

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