L’argent sale
Par Kamel Moulfi – Comme on découvre la face immergée d’un iceberg, le «monde obscur de la finance offshore» vient d’apparaître au grand jour à la faveur de révélations, présentées comme «nouvelles», et consécutives évidemment à des «fuites». Les médias ont vite fait de tartiner leurs colonnes avec ces informations sensationnelles. Ce scandale de plus, en attendant le prochain qui le suivra, soulève, une fois encore, les odeurs nauséabondes de la pourriture du système économique et politique qui domine actuellement dans le monde. Trouvera-t-on un Cubain ou un Coréen du Nord sur les listes des détenteurs de cet argent sale ? Sans doute, non. Pourquoi ? Sont-ils immunisés contre le dispositif financier mondial qui produit les espaces de criminalité destinés à des délinquants de luxe et provoque même des guerres pour les enrichir ? Pour créer les conditions de l’entrée de Cuba dans ce monde corrompu, on apprend que le département d’Etat américain a annoncé un «programme d’orientation de pratiques communautaires d’un montant de 753 989 dollars destiné aux jeunes leaders émergents de la société civile cubaine». L’embargo n’ayant pas suffi à détourner les Cubains de leurs valeurs nobles et désintéressées appuyées sur un développement exceptionnel dans les domaines de l’éducation, la science et la culture, d’autres moyens sont utilisés. Les «programmes pour la société civile» ne sont pas nouveaux, ils sont mis en œuvre contre d’autres pays, dont le nôtre. D’ailleurs, les «nôtres» figurent toujours sur les listes de l’argent sale «révélées» par les lanceurs d’alerte. Chez nous, le résultat de cette «intégration» est, faut-il le rappeler, dans la perte des valeurs humaines au profit du bien matériel. Dans cette situation, la naïveté des uns et l’hypocrisie des autres se rejoignent dans leur étonnement devant la dévalorisation du travail productif, l'hégémonie de la star-mania, du show-biz, qui ont pour credo : le gain facile, le gain facile et encore le gain facile ! Il ne faut pas être surpris de trouver, au bout, la dépravation morale qui était inconnue dans notre pays.
K. M.
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