Ce qui s’est vraiment passé en Corse : des musulmans lynchés sous le regard impassible des gendarmes

Les gendarmes auraient laissé faire, selon des témoins de l'agression. D. R.

Des témoins des affrontements – qualifiés par les médias français d’«escarmouches» – qui ont eu lieu sur l’île Corse ont affirmé à Algeriepatriotique qu’un groupe de personnes de confession musulmane se baignaient tranquillement lorsqu’elles ont été provoquées par des Corses. Ces derniers s’en sont pris aux femmes parce qu’elles portaient une tenue de baignade spéciale couvrant la totalité de leur corps. Ces musulmans, une dizaine, qui se baignaient en famille dans une crique où ils devaient passer la journée, ont été agressés par un grand nombre d’assaillants qui ont commencé par proférer des insultes, lancer des crachats et leur jeter des pierres avant de les assiéger de toutes parts. Nos sources racontent que les victimes de cette attaque se sont défendues comme elles ont pu mais se sont très vite retrouvées dépassées par le nombre de Corses qui affluaient d’un village voisin.   

Les témoins de cette agression affirment que des blessés continuaient à être tabassés alors que les secouristes les soignaient et que des gendarmes suivaient la scène sans agir pour protéger les membres de cette famille en proie à une meute de racistes enragés. Nos sources n’excluent pas une reprise des affrontements. Selon elles, tout indique que la situation est loin de s’être calmée, si bien que «cette nuit va être très chaude pour les musulmans de Corse», font remarquer nos sources, qui accusent les médias français de «broder pour occulter l’essentiel : les ratonnades quotidiennes en Corse».

Nous rappelions dans un précédent article que de nombreux groupes extrémistes appelaient depuis longtemps à s’en prendre aux musulmans, faisant sciemment l’amalgame entre islam et extrémisme wahhabo-salafiste – unique générateur du terrorisme islamiste – et désignant la communauté musulmane comme la cause de la violence qui sévit en Occident. Que ce soit aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou en Belgique, les extrémistes veulent en découdre avec les musulmans, tandis que les responsables politiques de ces pays tentent vainement de sauvegarder une cohésion sociale extrêmement fragile et dont la précarité est aggravée par les attentats spectaculaires de ces derniers mois qui ont fait plusieurs dizaines de morts et de blessés au cœur de grandes villes européennes notamment.

Alors que les gouvernements de ces pays se penchent sur les moyens à mettre en œuvre pour endiguer le terrorisme et prévenir de nouvelles attaques meurtrières sur leur territoire, une nouvelle menace se fait jour. Le crime de New York qui a ciblé un imam et son assistant à leur sortie de la mosquée et cette agression pourraient, hélas !, servir de stimulant aux extrémistes de droite qui hésitent encore à passer à l’action dans l’Hexagone, où de nombreux groupuscules attendent la moindre occasion pour passer de la simple provocation à l’irréparable.

Karim Bouali

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