Des associations dénoncent l’usage du nom de Bennabi à des fins «islamo-affairistes»
Quatre associations ont dénoncé, dans une tribune parue dans Madaniya, un site qui combat l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques, une série de réunions qui se sont tenues récemment sur le penseur algérien Malek Bennabi et qui «posent de sérieux problèmes en raison des doutes sur leur organisateur et des interrogations sur ses véritables intentions». L’association des amis de Malek Bennabi, le groupe de travail sur la pensée de Bennabi, la société d’études et de recherches sur la politique de civilisation et le comité chargé de préparer le colloque international sur l’actualité de la pensée de Bennabi pointent du doigt un ancien membre d’une école islamique de la banlieue parisienne, l’Institut international de la pensée islamique (IIIT) de Saint-Ouen. Ces associations suspectent la personne incriminée de «vouloir gagner de l’argent au nom de l’islam», en rappelant que l’institut en question a été fermé par les autorités françaises «à cause d’une grande opacité financière si propice aux enrichissements personnels» qu’il a lui-même dénoncés mais il dont il se serait «inspiré» pour créer sa propre «académie».
Les quatre associations soupçonnent cet «éternel étudiant» d’utiliser internet à des fins lucratives en dispensant des cours payants, à partir d’une autre ville française, Strasbourg, et suspectent une manœuvre visant à obtenir des financements publics. «L’utilisation du nom de Bennabi pour collecter de l’argent montre, hélas !, que cet apprenti-islamo-affairiste persiste dans son égarement qui lui vaut encore des frictions avec tous ceux qui découvrent ses manipulations», s’indignent ces associations. «Dans la présentation qu’il fait de lui-même, le promoteur de la nouvelle « académie » fait croire qu’il chercherait en premier à veiller à initier une pédagogie de l’islam en France par la promotion d’une éducation populaire désintéressée. Mais ses agissements prouvent exactement le contraire», relèvent-elles dans leur tribune parue dans Madaniya, un portail électronique qui compte au sein de sa rédaction, entre autres, des opposants démocratiques en exil originaires des pays du Golfe.
«Quiconque voudrait se conformer aux principes de l’éthique musulmane est amené à encourager toute initiative d’éducation populaire désintéressée pour endiguer la multiplication des instituts-pompe-à-fric», conseillent ces associations qui s’intéressent à la pensée du grand philosophe algérien auteur d’une pléthore d’ouvrages sur les problèmes liés à la civilisation musulmane.
Karim Bouali
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