Le divorce des Britanniques avec l’UE «avant fin mars»
La Première ministre conservatrice britannique Theresa May a annoncé, aujourd’hui dimanche, qu’elle activera avant fin mars 2017 l’article 50 du Traité de Lisbonne, préalable aux discussions de sortie de son pays de l’Union européenne. «Nous déclencherons l’article 50 avant fin mars 2017», a déclaré Mme May à la BBC. Depuis son arrivée au pouvoir le 13 juillet, Mme May refusait de préciser une quelconque échéance. Avec cette annonce surprise, Theresa May met fin aux spéculations sur ce dossier, et rassure Bruxelles qui depuis le vote du Brexit ne cesse d’exprimer son désir de voir Londres traduire dans les faits le vote pour le Brexit des Britanniques lors du référendum du 23 juin, alors que l’UE est confrontée à la pire crise de son histoire, entre montée des populismes et de l’euroscepticisme, afflux des migrants et incertitudes économiques. Elle apaisera aussi ceux qui, dans les rangs de son parti conservateur, l’appelaient à arrêter de tergiverser, à quelques heures de son congrès annuel à Birmingham (centre de l’Angleterre) qui sera dominé par la question du Brexit.
La chef de l’exécutif britannique n’est pas entrée dans les détails, se contentant de répéter qu’elle veut «le meilleur accord pour les Britanniques». Le maintien dans le marché unique ? Le contrôle de l’immigration réclamé par les électeurs du Brexit ? Autant d’interrogations pour l’instant sans réponses, alors que les responsables européens ont clairement signifié que l’un ne va pas sans l’autre et que Londres ne bénéficiera pas de régime de faveur. Mais la tâche de Theresa May n’est pas de tout repos, elle devrait effectivement trouver les mots pour rassembler des troupes divisées, jusqu’au sein de son gouvernement, quant à l’orientation à donner à la sortie de l’UE. Avec, d’un côté, les partisans d’un «Brexit allégé», prêts à rester dans le marché unique et à laisser la porte entrouverte aux immigrants européens et, de l’autre, les tenants d’un «Brexit dur», soit une rupture nette, rapide, une immigration jugulée et la sortie du marché unique.
La Première ministre britannique risque d’être confrontée aux profondes divisions de son camp sur ce dossier, notamment avec la mise en œuvre de la sortie de son pays du giron européen, une tâche titanesque aux innombrables répercussions, qui risque de compromettre sa carrière et celle de sa formation politique.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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