«A l’américaine» !
Par Kamel Moulfi – Quel duel électoral pitoyable ! «A l’américaine», avait-t-on l’habitude de dire, admiratifs pour beaucoup, quand on présentait les campagnes pour les présidentielles aux Etats-Unis en référence aux extravagances des spectacles hauts en couleur et aux exhibitions des foules qui suivent les meetings des candidats. C’est toujours «à l’américaine» dans le duel Trump-Clinton, mais la singularité est dans le bas niveau des accusations réciproques qui se veulent plus compromettantes pour l’un que pour l’autre.
Le thème de l’agression sexuelle a dominé le débat entre les deux candidats : les propos obscènes de Trump à l’égard des femmes, tenus dans des vestiaires, comme argument pour Hillary Clinton contre son adversaire qui lui retourne les déboires de son mari Bill, avec la justice pour affaire de mœurs, quand il était président. Pendant que le monde souffre des affres de la politique belliqueuse des Etats-Unis, les deux candidats à la présidentielle se crêpent le chignon en rabaissant l’avenir de toute la planète à une histoire de «frasques sexuelles».
Quelle époque! Il y a pourtant bien des choses à faire, aux Etats-Unis déjà : par exemple, garantir la tranquillité des Américains (1 197 704 infractions pénales commises avec violence en 2015), réduire la pauvreté (43 millions d’Américains classés officiellement comme «pauvres»), assurer un logement décent aux SDF (près de 50 000 personnes dorment dans la rue rien qu’à Los Angeles dans la fameuse Californie). Dans le monde aussi : faire cesser les guerres que mène l’armée américaine directement et celles qu’elle soutient activement ; aider à faire reculer les maladies, la famine, étendre la diffusion du savoir, exporter la prospérité…
Ces préoccupations sont inexistantes dans les échos qui parviennent de la campagne électorale présidentielle en cours actuellement aux Etats-Unis. Ce qui compte pour chacun des camps c’est de salir au maximum l’autre et tous les coups sont permis, la fouille dans les archives et peut-être même dans les poubelles. Une campagne «à l’américaine»!
K. M.
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