L’armée sahraouie renforce sa présence à El-Guergarat

Une unité de l'armée sahraouie. New Press

Après avoir brillamment repris le contrôle de la localité d’El-Guergarat que l’armée marocaine avait occupée illégalement le 11 août dernier, l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) a entrepris ces derniers jours de renforcer sa présence dans la région. Selon des informations qui nous sont parvenues, une unité de l’APLS a établi le 13 octobre dernier un camp de base sur le littoral atlantique des territoires sahraouis libérés. Quelques-uns de ses éléments en ont même profité pour poster de nombreux selfies sur les réseaux sociaux. La détermination affichée par l’APLS dans la reconquête d’El-Guergarat est une preuve supplémentaire que le peuple sahraoui ne se laissera pas déposséder de sa terre quoi qu’il lui en coûte.  

Le 11 août 2016, les forces marocaines avaient, rappelle-t-on, traversé leur mur militaire coupant le Sahara Occidental pour se diriger vers la zone d’El-Guergarat, située dans le secteur de la 1re région militaire sahraouie. Objectif recherché ? Entreprendre des travaux d’asphaltage d’une route pour mieux contrôler la zone. L’opération avait été présentée comme une action de «lutte contre la contrebande» dont souffrirait la région.  Les forces marocaines avaient alors mobilisé des unités militaires soutenues par des unités mobiles de transport et de génie militaire, appuyées par une reconnaissance aérienne.

Avant d’entreprendre de stopper cette énième agression de l’armée coloniale marocaine, les leaders du Front Polisario ont interpellé au préalable la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un  référendum au Sahara Occidental (Minurso) sur «la nouvelle violation flagrante»  par les forces marocaines de l’accord du cessez-le-feu de 1991 et des résolutions pertinentes du Conseil  de sécurité à El-Guergarat, une zone relevant de sa tutelle en attente de la décolonisation du Sahara Occidental.

A cette occasion, le Front Polisario avait appelé l’ONU à entreprendre d’urgence les mesures adéquates pour que de tels actes de provocation ne se reproduisent plus et à protéger les  civils sahraouis sans défense de la répression marocaine à leur encontre et contre leurs biens. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, avait quant à lui récusé les explications marocaines et dénoncé une «escalade systématique» du Maroc au Sahara Occidental.

Afin d’empêcher d’autres violations marocaines de l’accord du cessez-le-feu signé en 1991 dans l’attente de la décolonisation du Sahara Occidental, le Bureau  permanent du secrétariat national (SN) du Front Polisario a, pour sa part, demandé de l’ONU et au Conseil de sécurité qu’ils mettent en place un poste de contrôle permanent dans la région. Le Front Polisario a averti que «l’absence de pressions directes contre l’Etat marocain de la part de la communauté internationale sur cette approche intransigeante et aventureuse pourrait se traduire comme un feu vert au royaume du Maroc pour procéder à une nouvelle agression militaire contre le peuple sahraoui». La balle est dans le camp de l’ONU… comme toujours.  

Khider Cherif

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