Europe : les négociations d’adhésion de la Turquie menacées

Siège du Parlement européen à Strasbourg. D. R.

Le Parlement européen a préconisé, jeudi, le gel des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE en raison des mesures répressives «disproportionnées» prises par Ankara dans le cadre de l’état d’urgence. Dans une résolution adoptée à Strasbourg (479 voix pour, 37contre et 107 abstentions), jeudi 24 novembre, le Parlement européen «invite la commission (européenne) et les États membres à entamer un gel temporaire des négociations d’adhésion en cours avec la Turquie».

L’institution réaffirme toutefois «son engagement en faveur du maintien de l’ancrage de la Turquie à l’Union européenne (UE)» et s’engage à «revoir sa position une fois que les mesures disproportionnées prises dans le cadre de l’état d’urgence auront été levées».

L’arrestation de plusieurs milliers de personnes en Turquie dans le cadre de l’état d’urgence, décrété à la suite du coup d’État manque du mois de juillet, a été vivement critiquée par de nombreux responsables européens, assombrissant les relations entre Bruxelles et Ankara.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’était exprimé la veille de la décision de l’UE, a estimé que le vote du Parlement européen sur la Turquie serait «sans valeur». La Turquie, qui a signé en 1963 un accord d’association avec l’UE, a entamé des négociations formelles d’adhésion en 2005. Mais en raison de l’opposition de plusieurs États membres, dont Chypre et la France, seuls 16 chapitres de négociations sur un total de 35 ont été ouverts à ce jour et un seul a été clôturé.

Ce vote non contraignant est susceptible d’aggraver les tensions entre l’Union européenne et la Turquie qui manifeste sans cesse son irritation face aux critiques européennes concernant la situation des droits de l’Homme sur son territoire.

Dans un texte rédigé avant le vote, des eurodéputés avaient affirmé notamment que «la réintroduction de la peine capitale par le gouvernement turc aurait pour conséquence de conduire à une suspension officielle du processus d’adhésion».

Tout en reconnaissant qu’Ankara est «un partenaire important» de l’Union, le projet de résolution considère que la Turquie n’affiche plus «la volonté politique» de coopérer, «les actions de son gouvernement la détournant encore plus de sa voie européenne».

R. I. 

Commentaires

    TheBraiN
    25 novembre 2016 - 14 h 35 min

    L’attitude des dirigeants
    L’attitude des dirigeants islamistes Turcs frisait le ridicule et avait même apporté la honte au peuple Turc .
    Étaient-ils idiots au point d’ignorer que l’establishment « Européiste » n’accepterait jamais 90 millions de nouveaux musulmans dans son espace ?
    Personnellement , je ne sous-estime jamais la stupidité des idiots mais là je pense qu’ils ne l’étaient absolument pas .
    Qu’on m’explique alors les énormes concessions accordées par Erdogan à Bruxelles (abolition de la peine de mort, dépénalisation de l’homosexualité et l’éventualité de la légalisation du mariage gay ….) ?????

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