Forum de l’UPM à Barcelone : pour une facilitation de la délivrance de visas

Hassane Rabehi. D. R.

L’Algérie réclame une révision totale de la politique migratoire européenne qui alimente les réseaux de trafics et de l’immigration illégale. Par le biais de Hassane Rabehi, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, l’Algérie a fait entendre sa voix au 2e Forum régional de l’Union pour la Méditerranée qui s’est tenu à Barcelone le 23 janvier courant. Du terrorisme à la migration illégale en passant par les conflits régionaux, le représentant de l’Algérie a livré aux participants la vision de l’Algérie. «La lutte contre la migration illégale passe par une approche holistique et intégrée qui concilie à la fois les dimensions de sécurité à la faveur d’une coopération en matière de lutte contre les réseaux criminels de la traite humaine et de développement pour traiter les causes profondes du phénomène et de respect de la dignité humaine», a souligné le SG du MAE, qui a clairement appelé à faciliter l’octroi des visas pour barrer la route aux trafiquants de tous bords.

«La facilitation des visas et de la mobilité contribue à la réduction du recours à la fraude pour se rendre en Europe, source d’attrait de l’immigration illégale», a-t-il plaidé, en relevant que ceux qui tentent de traverser la Méditerranée au péril de leur vie ne le font pas de gaieté de cœur, mais par contrainte. «Nombreux sont les jeunes Sud-Méditerranéens qui fuient les guerres, les crises et la pauvreté pour emprunter le chemin de la migration illégale au prix de leur vie et en sacrifiant leur avenir ainsi que celui de leurs pays d’origine», a-t-il souligné, estimant ainsi que «seule une approche globale sur la migration qui concilie la sécurité, le développement et le respect de la dignité humaine peut réduire et mettre fin au drame humanitaire de pertes de migrants en mer Méditerranée».

M. Rabehi a beaucoup insisté sur l’élément jeunesse qui doit être, selon lui, «au cœur de la coopération entre les pays de la Méditerranée pour le développement. Le représentant de l’Algérie au forum de l’UPM a estimé qu’il faudra être à la fois «artisan» et «bénéficiaire» de cette dynamique euro-méditerranéenne. Il a précisé que le chômage, la précarité et plus globalement le manque de perspectives rendent «les jeunes vulnérables à toute forme de dérives, dont la plus dangereuse est l’extrémisme et l’enrôlement dans des schémas de l’obscurantisme et de la radicalisation, qui sont le terreau du terrorisme». Cette situation, a-t-il ajouté, «devrait nous interpeller et nous pousser à faire preuve d’imagination et à agir ensemble en vue de créer les conditions appropriées et favorables à même de prémunir nos jeunes de l’extrémisme violent et du recours à la migration illégale».

M. Rabehi a, par ailleurs, évoqué la question palestinienne, qui, selon lui, est «centrale pour la relance du processus de paix au Moyen-Orient». Le SG du MAE a considéré la résolution par la voie du dialogue politique des crises dans la région comme une «conditions sine qua non» pour la construction de cet espace commun euro-méditerranéen. L’Algérie, a-t-il assuré, ne ménagera aucun effort pour mettre sa politique méditerranéenne au service de la construction d’une communauté méditerranéenne «fondée sur le bon voisinage, la solidarité, la coexistence pacifique, le rapprochement entre les peuples et la coopération au développement dans le but d’asseoir les fondations d’un espace commun de paix, de stabilité et de prospérité partagée».

Hani Abdi

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