Ça n’intéresse pas les candidats ?

Par Kamel A.-B. – La campagne électorale pour les élections législatives du 4 mai clôt sa première semaine. Comme à chaque événement électoral, des thèmes chers aux partis et candidats aux élections sont développés avec un exercice de style visant à rallier le plus grand nombre d’électeurs potentiels. Cette année, la crise financière due à la baisse durable des prix du pétrole oblige, il était tout à fait prévisible que cet état de fait émerge du lot. Mais assistera-t-on ou non à un véritable débat sur la politique des subventions, appelée pudiquement «transferts sociaux» ?

Les partis et autres candidats s’exprimeront-ils franchement sur ce sujet, comme l’ont fait pas mal d’experts préconisant, comme l’a fait Alexandre Kateb, économiste et membre de la task force du Premier ministre, une révision sérieuse de cette politique dès 2019 ? Rien n’est moins sûr. L’expert a indiqué en novembre dernier et dans la récente interview qu’il a accordée à notre site qu’après 2019, il y aurait une «réforme des subventions financières», pour, dira-t-il, assurer «un meilleur rendement des dépenses».

En outre, Kateb dira qu’«il y aura une sélection de projets prioritaires, d’autres seront gelés ou retardés». Cette décision est la conséquence directe du recul substantiel des recettes des hydrocarbures. De ce fait, tous les projets d’équipement ne pourront pas être réalisés. Alexandre Kateb avait ajouté que les dépenses budgétaires seront fixées à un niveau global de 7 000 milliards DA pour les trois années à venir.

Evoquant les dépenses de fonctionnement, l’autre volet incompressible du budget de l’Etat, l’économiste a affirmé qu’elles seront «gelées à leur niveau d’ensemble» actuel et que «les salaires et certaines dépenses stratégiques» ne seraient pas touchés.

La politique des transferts sociaux a toujours été un sujet tabou chez les pouvoirs publics, du fait que c’est le prix que paye l’Etat pour avoir la paix sociale dans un contexte géopolitique régional instable et crisogène.

Alors qu’il était attendu qu’il revoie sa copie à propos de ce système des subventions, au vu de ses conséquences improbables sur la stabilité des indicateurs macroéconomiques du pays, le gouvernement a préféré botter en touche et accentuer cette politique avant qu’il ne soit rattrapé par la crise financière induite par l’effondrement des prix du baril.

Cela dit, bien que le gouvernement soit resté attaché à sa politique sociale, l’enveloppe budgétaire destinée aux transferts sociaux pour l’an 2017 sera réduite de 11,4%, comparativement à l’exercice précédent. Le gouvernement a établi son budget pour 2017 à hauteur de 1 630 milliards de dinars, contre 1 841 milliards de dinars l’an dernier.

K. A.-B.

Commentaires

    Rien-ne-va-plus
    17 avril 2017 - 18 h 28 min

    Un véritable casse-tête ?
    Quel choix pour le citoyen qui n’est pas militant d’un parti politique ou sympathisant d’un quelconque candidat indépendant à ces législatives ? Comment va-t-il ce citoyen voter pour ou contre un ou plusieurs candidats qu’il ne connait ni d’Ève, ni d’Adam pour qu’ils le représentent demain à l’APN ? Le choix des uns et des autres candidats n’a-t-il pas été effectué à son insu et à huis clos par les chefs de parti politique qui l’invitent pour le 4 mai 2017 à confirmer publiquement ce choix partisan ou du moins politiquement paternaliste!?

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