Opéra des opéras : de jeunes voix lyriques à l’épreuve des grandes œuvres

Ibtissem Hadjerssi. D. R.

L’Orchestre de l’Opéra d’Alger, sous la direction du maestro Amine Kouider, et quatre jeunes voix lyriques ont présenté mercredi à Alger Opéra des opéras, une suite d’extraits des plus célèbres opéras de la musique classique, dans une ambiance relevée et devant un public nombreux et recueilli.

Accueilli, deux heures durant, à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih, organisateur de l’évènement, le récital a mis en avant les voix limpides des jeunes sopranos Ibtissem Amrane et Anissa Hadjersi ainsi que des ténors Hadj Aïssa Amara et Adel Brahim, étudiants du professeur Abdelhamid Belferrouni à l’Institut national supérieur de musique (INSM), qui ont brillamment repris quelques mouvements des plus célèbres opéras des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.

Les extraits des opéras, Le Bourgeois gentilhomme de Jean-Baptiste Lully, Les noces de Figaro de Wolfgang Amadeus Mozart, Le barbier de Séville de Gioacchino Rossini, Elexir d’Amor de Dominico Gaetano Mana Donizetti, Carmen de Georges Bizet, La Traviata et Aida de Giusseppi Verdi, Turandot de Giacomo Puccini, O sole mio d’Eduardo di Capua et Die Lustige Witwe Duett (la veuve joyeuse) de Franz Lehar, ont été rendus par la cinquantaine d’instrumentistes et les quatre vocalistes aux capacités techniques remarquables et au talent prometteur.

Les voix suaves aux tessitures larges d’Anissa Hadjersi, Hadj Aïssa Amara et Adel Brahim, s’essayant à des pièces de référence qui font les programmes des grandes écoles de musique dans le monde, ont embarqué l’assistance dans un voyage voluptueux, à travers des tours de chant époustouflants de précision et de puissance, Ibtissem Amrane (21 ans) notamment, dont l’interprétation a fait l’unanimité, ornant avec grâce le silence religieux de la salle.

Les atmosphères solennelles et les usages rigoureux propres à la musique d’opéra n’ont pas fait la priorité d’Amine Kouider qui s’adressait – avec humour parfois – au public entre les différentes pièces pour le renseigner sur la genèse de l’opéra à travers les siècles, depuis l’utilisation, au XVIe siècle, par le chef d’orchestre du «brigadier» (bâton avec lequel on donne les trois coups annonçant le début d’un spectacle de théâtre) pour battre la mesure et permettre à ses musiciens de saisir la cadence.

Amine Kouider, pimpant maestro à la baguette riche d’une grande expérience, ambitionne de «répandre, par de tels exercices pédagogiques, la culture de la musique symphonique dans la société» et propulser avec autant de souplesse que d’autorité l’ex-Orchestre symphonique national au niveau des «formations de référence dans le monde», avait-il expliqué. Une double tâche – et non des moindres – qu’il entend servir avec «dévouement et persévérance».

Longtemps applaudis, les instrumentistes de l’Orchestre de l’Opéra d’Alger ont brillé de professionnalisme, devant un public ravi de renouer avec le chant lyrique des grandes œuvres universelles dont le déroulement était indiqué à travers la projection sur grand écran, au fond de la scène, d’affiches annonçant chaque pièce du programme, également porté sur des librettos délivrés à l’entrée.

Après s’être produits en solo, puis en duo, les vocalistes, très appréciés du public qui a savouré chaque instant du spectacle dans la délectation, se sont érigés en quatuor, marquant la fin du récital avec la pièceOrphée aux enfers-Galop de Jacques Offenbach, également entonnée par l’assistance, sur invitation du maestro Amine Kouider.

L’Orchestre de l’Opéra d’Alger, «émanant de l’Orchestre symphonique national, récemment dissous», selon l’actuel directeur de l’INSM, Abdelkader Bouazzara, a été lancé en 1997 sous la direction du regretté maestro Abdelwahab Salim, disparu le 26 novembre 1999. Il œuvre, entre autres, à la promotion de la musique symphonique en multipliant les tournées régionales depuis sa création en 1992.

R. C.

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