L’Allemagne interdit aux fonctionnaires le port du voile intégral

Angela Merkel au Bundestag. D. R.

Les députés allemands ont adopté jeudi soir une loi interdisant partiellement le port du voile intégral, notamment aux fonctionnaires, un vote intervenu alors que le pays a accueilli plus d’un million de migrants, pour beaucoup musulmans. Par ailleurs, le Bundestag, la chambre basse du Parlement, a aussi adopté une série de mesures destinées à mieux lutter contre les attentats djihadistes, notamment le port du bracelet électronique pour certains suspects classés «dangereux».

Le premier texte va obliger les agents publics à avoir le visage totalement découvert dans le cadre de leurs fonctions, mais il n’interdit pas le port du voile intégral dans l’espace public. Adopté à quelques mois des élections législatives du 24 septembre, où la question de l’intégration des migrants ayant afflué vers le pays jouera un rôle primordial, il concerne les fonctionnaires et agents de la fonction publique, y compris les juges et les soldats. Il s’applique également aux membres des commissions électorales.

Pour les personnes non fonctionnaires, «lorsqu’une identification est nécessaire et requise», les autorités pourront également exiger qu’elles retirent le voile ou tissu dissimulant leur visage, ajoute le texte. La loi adoptée jeudi soir prévoit des exceptions, comme par exemple en cas de risque d’infection.

Officiellement, elle ne concerne pas que le voile intégral islamique. Elle a pourtant été clairement rédigée pour la burqa ou le niqab et adoptée après que l’Allemagne, sous l’impulsion de la chancelière Angela Merkel, a accueilli depuis 2015 plus d’un million de demandeurs d’asile, dont beaucoup de musulmans venus de Syrie, d’Irak ou d’Afghanistan.

Par ailleurs, le Bundestag a adopté jeudi soir plusieurs mesures de renforcement de la sécurité. Parmi elles, le port du bracelet électronique, qui, décidé par un juge, pourra être imposé à certains suspects considérés par les autorités comme particulièrement violents et pouvant représenter une menace sécuritaire importante, à l’image des radicaux islamistes.

Les députés ont également validé la création d’une base de données centrale commune aux polices fédérale et régionale, durci les sanctions contre les personnes agressant les policiers, les militaires ou les services d’urgence et approuvé la directive européenne sur l’échange de données des passagers aériens, destinée notamment à mieux lutter contre le terrorisme.

Ces mesures avaient été initiées par le gouvernement d’Angela Merkel juste après l’attentat au camion-bélier qui avait fait 12 morts dans un marché de Noël, le 19 décembre à Berlin. L’attentat, commis par Anis Amri, un demandeur d’asile tunisien débouté et connu de la police pour sa dangerosité, avait été revendiqué par l’organisation djihadiste Daech. Il avait choqué le pays et mis en exergue les dysfonctionnements de l’appareil sécuritaire allemand.

L’opposition, écologistes et gauche radicale Die Linke, a voté contre les deux textes.

R. I.

Commentaires

    l'info venue daljiri
    28 avril 2017 - 10 h 30 min

    j’aurais jamais cru que a
    j’aurais jamais cru que a puisse arriver un jour de lire « burqa » et « allemand » dans une même phrase , à fortiori concernant « des fonctionnaires » !!!!! je me demande quel genre de fonctionnaire allemand porte la burqa ???? de quel Land vient-il ce fonctionnaire ???? et à quel catéchisme a t-il étudié????

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