Nouvelle offensive diplomatique : l’Arabie Saoudite fait un appel du pied à l’Algérie
Après avoir essayé, en vain, d’obtenir l’adhésion de l’Algérie et d’autres pays arabes à son projet de guerre contre le Yémen, puis à son alliance armée contre un de ses avatars salafo-djihadistes, la monarchie wahhabite tente une offensive diplomatique de grande envergure. Une offensive qui lui servira non seulement d’imposer son leadership dans la région arabe, avec l’appui renouvelé des Etats-Unis, mais aussi de se renchérir auprès de son grand parrain, après une période de doute et de flottement qui a suivi l’élection de Donald Trump à la tête de la Maison-Blanche.
Ainsi, le roi Salmane a officiellement invité le président Bouteflika à prendre part au sommet «arabe-islamique américain» prévu à Riyad le 21 mai prochain. L’invitation a été remise ce mardi par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui devrait, selon toute vraisemblance, représenter le chef de l’Etat à cette rencontre, programmée, faut-il souligner, à l’occasion de la visite annoncée du président américain Donald Trump dans ce pays, qui sera, d’ailleurs, son premier voyage à l’étranger depuis son investiture.
Plusieurs questions se posent d’ores et déjà sur les motivations et les projections de la Maison-Blanche à travers ce sommet inédit. Les Américains cherchent-ils à donner une meilleure lisibilité à leur politique étrangère, et notamment moyen-orientale, qui paraît jusque-là si confuse, voire versatile ? Font-ils toujours confiance aux Saoudiens et leurs alliés arabes et musulmans pour mettre hors d’état de nuire les organisations terroristes qui infestent la région et menacent sérieusement la paix et la stabilité mondiales ? Ont-ils une feuille de route claire pour aider à résoudre les conflits qui déchirent depuis quelques années des pays comme la Syrie, la Libye ou le Yémen ? Il faut certainement attendre de voir les résolutions qui sortiront de cette rencontre pour savoir si le souci des Américains et leurs alliés locaux est réellement d’esquisser une nouvelle stratégie tenant compte des nouvelles donnes et des nouveaux rapports de forces dans la région, ou simplement de raffermir leur hégémonie qui est de plus en plus contestée.
R. Mahmoudi
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