Essais nucléaires : Moscou ne soutiendra pas les sanctions contre la Corée du Nord

Corée du Nord, Moscou
Moscou et la Chine ne soutiendront pas les sanctions du Conseil de sécurité. D. R.

Moscou ne soutiendra pas d’éventuelles sanctions contre la Corée du Nord, selon la presse russe, alors que le Conseil de sécurité des Nations unies va se réunir dans les prochains pour voter l’extension des sanctions contre la Corée du Nord accusée de nouveaux essais de missiles.

Moscou et Pékin ne sont pas de cet avis (ndlr, prise de sanctions), selon la presse russe qui indique qu’il s’agit, notamment, d’imposer un embargo sur les livraisons d’hydrocarbures à Pyongyang et d’interdire aux ouvriers nord-coréens de travailler à l’étranger. «Ce document ne sera soutenu ni par Moscou ni par Pékin», écrit l’agence Sputnik, se référent à une source diplomatique russe.

La Russie et la Chine proposent, en effet, leur propre plan pour normaliser la situation sur la péninsule coréenne, «ce qui accroît la probabilité que les Etats-Unis adoptent des sanctions secondaires contre les compagnies chinoises et probablement russes». Ce regain d’activité diplomatique autour de la péninsule coréenne est dû au nouveau lancement de missile par la Corée du Nord, le 4 juillet, poussant les Etats-Unis à soumettre une résolution aux membres du Conseil de sécurité mercredi dernier. La représentante américaine, Nikki Haley, notait qu’on saurait prochainement «si la Chine et la Russie seraient prêtes à soutenir les nouvelles sanctions». Comme l’a indiqué une source diplomatique russe, Moscou a déjà pris sa décision : pas question d’adopter des sanctions supplémentaires.

La semaine dernière, durant la visite du président chinois, Xi Jinping, à Moscou, la Russie et la Chine ont présenté un plan conjoint pour normaliser la situation sur la péninsule coréenne, supposant un gel des nouveaux essais balistiques et nucléaires par Pyongyang parallèlement à l’abandon des manœuvres militaires des Etats-Unis et de la Corée du Sud à proximité de la péninsule coréenne, rappelle Sputnik, ajoutant que Washington a déjà rejeté ce plan. D’ailleurs, les Etats-Unis ne comptent pas vraiment sur l’adoption de la résolution au Conseil de sécurité sous sa forme actuelle. Car hormis les restrictions contre la Corée du Nord, Washington veut aussi fixer la nécessité de «décréter des sanctions unilatérales secondaires contre les pays qui mènent des affaires avec le régime».

Il est avant tout question de la Chine et de la Russie. Selon un journal japonais, cité par Sputnik, la Chine et la Russie ont des liens commerciaux et économiques actifs avec Pyongyang qui, toutefois, ne vont pas à l’encontre des sanctions du Conseil de sécurité. En interdisant les importations de charbon nord-coréen, la Chine a augmenté ses importations de fer (qui ont quadruplé au premier trimestre 2017). La Russie, pour sa part, a nettement accru ses livraisons de produits pétroliers en Corée du Nord : les ventes ont augmenté de 133% sur trois mois en glissement annuel.

La Corée du Sud est également prête – pour l’instant dans le discours – à soutenir les sanctions secondaires. La ministre sud-coréenne des Affaires étrangères, Kang Kyung-wha, a annoncé que Séoul était «actuellement en consultations avec Washington à ce sujet». Néanmoins, la Corée du Sud, dont le président, Moon Jae-in, a dit à plusieurs reprises être disposé à organiser une rencontre bilatérale avec son homologue nord-coréen, Kim Jong-un, «pourrait endosser le rôle principal dans le rétablissement des canaux de communication avec son voisin du nord», a noté la chef de la diplomatie sud-coréenne.

R. I.

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