Haftar : «L’accord a eu lieu grâce aux efforts de l’Algérie et de l’Egypte»
Dans un entretien au journal panarabe Al-Hayat à Paris, au lendemain de l’accord signé à Saint Cloud avec Faïz Al-Sarraj, le maréchal Khalifa Haftar, chef de «l’Armée nationale libyenne», a salué les efforts soutenus déployés par la France, l’Egypte, l’Algérie, les Emirats arabes unis et la Tunisie pour l’aboutissement de cet accord historique qui promet d’aider à instaurer enfin la paix en Libye et à reconstruire un Etat stable.
Haftar n’a cité ni l’Arabie Saoudite qui le soutient pourtant depuis le début, ni le Maroc où ont été organisées, sur instigation française, les premières négociations de paix entre les belligérants.
D’habitude rétif à toute initiative venant d’Alger qu’il accusait de s’aligner sur le gouvernement de Tripoli (reconnu par la communauté internationale, et notamment par les Nations unies), le maréchal Haftar s’était peu à peu résolu à accepter l’offre de bons offices qui a été proposée par l’Algérie aux deux parties en conflit, en voyant les résultats des démarches algériennes sur le terrain.
Partisan du «tout sécuritaire» à la crise qui frappe son pays, sous prétexte de la lutte antiterroriste, le maréchal Haftar et son armée se sont longtemps appuyés sur le soutien de l’Arabie Saoudite, de l’Egypte et des Emirats arabes unis pour étendre son pouvoir à l’ensemble du territoire libyen, en essayant d’enclaver le gouvernement d’union nationale né des négociations de Skhirat au Maroc.
Interrogé sur ses ambitions futures après cet accord, Khalifa Haftar affirme que son souci premier est de former une armée forte et soudée, et de permettre à la Libye de «passer d’un Etat failli à un Etat effectif».
Dans son appel au dialogue national, il exclut «la frange radicale» des Frères musulmans dont il dit qu’«ils ne sont pas musulmans, privilégient le recours à la violence et rejettent l’idée d’un Etat national».
Dans le même sillage, il ne voit pas d’inconvénient à ce que Seïf El-Islam Kadhafi, le fils du guide libyen, intègre la vie politique, ainsi que tous les partisans de l’ancien régime «s’ils ne sont pas impliqués dans des actions criminelles». Il confirme par là que Seïf El-Islam a recouvré sa liberté et qu’il est en sécurité mais évite de dévoiler le lieu où il se trouve.
R. Mahmoudi
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