Répit salutaire

Ahmed Ouyahia
Ahmed Ouyahia. New Press

Par Kamel Moulfi – Un répit salutaire est accordé au nouveau Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui va sans doute profiter de la coupure de fin de semaine pour tenter une décantation dans le flot d’événements qui ont entouré sa nomination et savoir où il va mettre ses pieds. L’ombre de Tebboune continue de planer, rappelant la mission impossible qu’il a acceptée, consistant à éloigner les forces de l’argent des cercles du pouvoir. C’est finalement lui qui a été écarté et éliminé, mais l’ambiance créée par ses adversaires, en appui sur certains médias, visant à le discréditer auprès de l’opinion publique n’a eu aucun effet. Tebboune est parti salué avec sympathie par une grande partie des Algériens qui lui ont manifesté à leur façon une solidarité qui reste toutefois purement symbolique.

Ahmed Ouyahia est confronté à la dure réalité dans laquelle il doit gouverner. A partir du poste qu’il a occupé ces dernières années, il a sans doute noté le degré de déliquescence atteint par les institutions qui se traduit à chaque instant de la façon la plus inattendue. Il en a eu un exemple frappant avec le couac – désastreux, dans ce contexte – du communiqué diffusé par l’APS qui a placé «par erreur» l’ex-ministre du Tourisme, Messaoud Benagoun, dans la composition de son gouvernement. Sous une autre forme, l’accident survenu sur un chantier à Sidi Yahia, dans la capitale, entraînant la mort d’un enfant, est également une illustration de cette déliquescence dont les autorités semblent conscientes, au vu de leur insistance sur les mesures et dispositions annoncées pour «préserver la sécurité des personnes, des biens et des équipements publics» en prévision des risques liés aux intempéries.

Le vide laissé par le recul de la rigueur dans le fonctionnement des institutions a été occupé par l’improvisation hasardeuse dans laquelle excellent les médiocres, d’autant plus que, dans le pur esprit populiste dominant, ils ne sont soumis, de toute évidence, à aucun contrôle ni sanction de la part de leur hiérarchie. La population, qui constate tout, n’a pas droit au chapitre pour corriger.

K. M.

Comment (8)

    Bibiche&Bibicha
    20 août 2017 - 21 h 17 min

    @MELLO « Disons le, haut et fort : leur candidat n’est pas notre candidat !!!! » Nous sommes d’accord, le peuple peut être une force de changement, si il s’organise et fais savoir le changement qu’il attend de façon pacifique car il y a toujours les parti de la terre brûlée et des manipulateurs. J’ai la faiblesse de croire dans le génie du peuple Algérien, il est fort, fier, opiniâtre, ouvert, tolérant et tenace. Le changement se fera B SIF HLEOUM nous avons été assez patient mais on sent une mobilisation silencieuse qui est entrain de se faire. Le Peuple a atteint un niveau de maturité exceptionnel, et j’ai foie en lui, en son dynamisme, sa créativité et son envie de changement. J’ai la faiblesse de le croire!

    Bibiche&Bibicha
    20 août 2017 - 8 h 02 min

    @MELLO Pas sur que ce scénario se produise, les Algériens ne l’accepteront pas, nous ne sommes pas la Monarchie Marocaine!!! Né en 1958, ce n’est plus un tout jeune, non que l’âge soit un critique pertinent pour faire un bon Président, mais c’est un paramètre. Mon profil serait le suivant: Un Président de 40-45 ans en phase avec son siècle, qui en plus a des qualités de communiquant, de leadership, un meneur d' »hommes », des connaissances des enjeux mondiaux géo-politique, géo-stratégiques, économiques, polyglottes, maîtrisant les nouvelles technologies, un Patriote Républicain ,Démocrate, intègre aimant son pays, son peuple avec une vrai ambition et une vision sociétale, économique, politique, qui puisse faire émerger une nouvelle génération de talents Algérien. J e ne pense que celui dont tu penses soit mon profil rêvé. Des profils comme ça, il y a en beaucoup en L’Algérie mais ils ne sont pas visibles et on les laisse difficilement émerger. Mais là ou le vivier de compétence est le plus important, se trouve dans l’institution militaire, dans la jeune génération de Militaire. Le profil cité ci-dessus existe au sein de cette institution et il y a l’embarras du choix. Le peuple veut voir une autre génération à cette fonction Présidentielle tout en étant assuré d’une sécurité, une stabilité, d’une unité, d’un développement économique, humain, sociétale, en bref un homme à poigne mais moderne, en phase avec notre siècle avec une structure intellectuelle lui permettant de maîtriser les enjeux géo-stratégiques, économiques, politiques, sociétales. Tout un programme pour 2019, sorti les bougies pour le découvrir et le solliciter.

      MELLO
      20 août 2017 - 15 h 32 min

      @ Bibiche&Bibicha, effectivement , le peuple veut voir une autre génération à cette fonction Présidentielle. Depuis l’indépendance, nous avons eu à subir 9 présidents qui nous ont été imposés, y compris BOUDIAF (Allah irrahmou) qui avait tenté cette vision du peuple. Que de voeux, que de souhaits pour un peuple qui se laisse embarqué dans les méandres d’un système qui se veut seul précurseur dans cette fonction. Les mêmes circuits officiels et parallèles qui agissaient hier au nom du général Toufik, pourtant parti, redoublent leur présence pour nous rappeler que les maîtres faussaires d’hier sont les maîtres faussaires d’aujourd’hui… Et que cela ne sert à rien de nous enthousiasmer. Cela ne sert à rien d’être honnête, intègre, compétent, intelligent, noble , courageux et talentueux. Le seul critère qui vaille dans ce pays c’est d’appartenir au milieu de la pègre, de la clandestinité ou règnent la fausseté, la ruse, les sales connivences et les faux semblants. Avec le départ du général Toufik, la pègre a juste changé l’un de ses chefs tout en restant fidèle à son code d’honneur. Illusions d’optiques me disait mon ami l’ingénieur!. Contrairement à l’idée que se font les boycotteurs, les rendez-vous électoraux ne devraient plus être ceux du régime, mais ceux du peuple algérien. Bien que les séquelles du drame des années 1990 soient encore présentes, la situation du pays exige l’implication du citoyen en vue d’imposer son choix. À ce titre, en dépit des faiblesses du processus démocratique en Algérie, les élections restent tout de même le moyen le plus pacifique pouvant mettre le régime en minorité. Disons le, haut et fort : leur candidat n’est pas notre candidat !!!!

    Bibiche&Bibicha
    19 août 2017 - 10 h 45 min

    La société doit s’organiser pour faire connaître son opposition au 5ème mandat à travers les réseaux sociaux, la presse,…. Clairement nous voulons un changement profond du personnel politique. Comme prochain Président, le peuple souhaite avoir une personne jeune, compétente, ouvert, instruit, neuve qui a une ambition pour notre pays, une vision. Nous ne voulons pas de réchauffer et surtout pas d’un 5ème mandat. Durant les 2 premiers mandats ou Mr le Président Bouteflika était valide, n’a rien fait d’extraordinaire, on ne parle pas des 2 autres qui sont une catastrophe, une malédiction pour le pays. A mi mandat nous sommes dans une situation dangereuse, traversant un sombre tunnel, ne voyant pas la sortie de celui-ci. Nous avons un pays gangrené par la corruption, on promeut la médiocrité, la constitution a été plusieurs bafoué par le Président, les droits de l’homme piétinés, l’économie est en berne ainsi que nos finance, le tissu productif et agricole n’ont pas été développé, la rente distribué aux copains,… notre indépendance, notre souveraineté nous a été spolié. OSONS DIRE NON ET STOP à la situation actuelle et MOBILISONS NOUS pour un CHANGEMENT PACIFIQUE. LA FORCE DU PEUPLE peut être un TSUNAMI que l’on ne peut pas arrêter. LE CHANGEMENT DÉPENDRA uniquement de la force souveraine du peuple. Faisons du BRUIT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX et FAISONS LE SAVOIR. Il est temps de montrer notre MATURITÉ.

      MELLO
      19 août 2017 - 14 h 31 min

      Ne t’inquiète pas il est déjà là, il a été préparé ce jeune Président , né en 1958 , universitaire , connait très bien les rouages du pouvoir, vient de remettre sur rail le train des oligarques qui commençait à vaciller. Il est là , tout beau , tout jeune pour un avenir radieux où plus rien ne changera. Sauf si … notre chère armée …

    Gavroche
    18 août 2017 - 23 h 58 min

    Quand vous avez un Président qui a fait la promotion de l’incompétence, de la médiocrité avec un manque d’ambition totale pour le pays, il ne faut pas s’étonner après 18 du résultat obtenu. Le néant! Il n’a pas contribué à faire émerger une nouvelle génération de leader dans le but de rester au pouvoir, il a placé que des personnes âgées à des postes stratégiques. Il s’accroche à son siège comme si le pays était sa propriété ou celle de sa famille, il va nous léguer un pays en faillite qui a le privilège d’être dans les dernières positions sur tout les classements internationaux (le dernie en date est celui de la ville d’Alger), un pays ou la corruption est un sport national qu’il a favorisé, un dépotoir un ciel ouvert, une économie de bazar, une éducation nationale qui forme des mutants, aucune relève visible jeune et compétente, une diplomatie conflictuelle avec beaucoup de pays, une jeunesse désespérée qui ne rêve que de s’exiler, des femmes qui perdent du terrain sur les droits fondamentaux, des associations méprisées, la liberté de culte bafouée, un pays magnifique ou on s’ennuie à mourir,… Un règne de 18 ans pour ça! Le mal est profond. Devant l’histoire, le Président est responsable et coupable de la situation actuelle.

    MELLO
    18 août 2017 - 21 h 32 min

    Ne vous emballez pas , ne vous inquiétez sur le devenir de Ouyahia dans toute cette « sellasse » humaine qui s’agrippe à ce qui semble être les restes de la rente. Ouyahia a préparé son arrivée à ce poste depuis qu’il ait décidé d’envoyer en congé forcé son « alter-ego » au poste le nommé Tebboun. En sa qualité de chef de cabinet à la Présidence, il ne pouvait pas rester insensible aux attaques de Tebboun vers ce qui nous appelons oligarques. Tebboun avait le sentiment qu’en s’attaquant à ces « gens » là , il pourra s’accaparer des 80 % qui n’avaient pas voulu de ces élections du 4 Mai. Après avoir senti l’adhésion populaire, Tebboune a encore accéléré ses attaques contre ces oligarques qui s’impliquaient ouvertement dans les affaires du gouvernement. Grand piège qui se referma sur lui , puisque oubliant que ce monde relève des proximités fort étroites du clan présidentiel. Mais comptant sur son appui qu’est le chef d’Etat Major, Tebboun minimise la  » longueur des bras  » du clan présidentiel. Ouyahia, par sa personnalité en caméléon semble tenir le bon bout de toute cette histoire. Mais à ce train , il pourra une croix sur une candidature à l’élection présidentielle de 2019. Néanmoins, on ne sait jamais, car lorsqu’on arrive à comprendre le fonctionnement du système politique Algérien, on peut supposer une candidature de ce premier ministre.

    atlassien
    18 août 2017 - 19 h 11 min

    ce sera très difficile pour lui de faire oublier le « Tebbounisme » gravé dans les esprits d’un grand nombre d’Algériens et de démontrer par a+b que Bouteflika avait raison de divorcer Tebboune et mettre à sa place Ouyahia .s’il veut être accepté plus ou moins par l’opinion au fil des jours il devra prouver qu’il a l’intention d’éloigner les oligarques -aventuriers qui sont honnis par le peuple ,on ne demande pas de lui de les condamner au poteau mais d’ôter de leurs tètes que la proximité qu’ils ont toujours cherché pour bénéficier de privilèges et d’impunité c’est fini et que chacun doit reprendre la place qui lui est due .

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