Angola : Dos Santos quitte le pouvoir après 38 ans de règne

dos santos
José Eduardo dos Santos. D. R.

Le MPLA a remporté les élections générales en Angola. Le parti au pouvoir depuis près de quatre décennies obtient plus de 64% des suffrages. Son candidat, João Lourenço, succèdera donc à la tête du pays au président José Eduardo dos Santos, qui a décidé de quitter le pouvoir après 38 ans de règne.

João Lourenço, jusque-là ministre de la Défense, est l’un des apparatchiks du MPLA. Il l’avait rappelé lui-même en février, quand il a été officiellement désigné candidat. «Cela fait longtemps que je me prépare à cette fonction et que l’on m’y prépare. Je suis un cadre du MPLA depuis des années », avait alors souligné João Lourenço.

Né en 1954 à Lobito, dans l’ouest du pays, ce compagnon de longue date de José Eduardo dos Santos comme lui, étudiant en ex-URSS, baigne dans les idéaux marxistes-léninistes. C’est d’abord sur le terrain militaire qu’il s’engage, en 1974, en combattant pour l’indépendance de l’Angola. Dix ans plus tard, sa carrière prend un tour plus politique. Le général devient gouverneur et commence son ascension au sein du MPLA. Il est successivement chef de section politique de l’ex-branche armée du parti, président de groupe au sein du Parlement et vice-président de l’Assemblée.

Ce fidèle du Président connaît toutefois une période de disgrâce, dans les années 1990, pour avoir laissé paraître, déjà à l’époque, des velléités de succéder à Dos Santos. Un temps écarté, il revient sur le devant de la scène comme ministre de la Défense, avant de rejoindre le cercle restreint des dauphins potentiels à l’été 2016 en prenant la vice-présidence du parti, pas étonnant donc que son slogan ait été «la continuité dans la rénovation».

S’il a promis de redresser l’économie du pays et de lutter contre la corruption, sa marge de manœuvre risque d’être limitée avec l’ex-Président toujours aux manettes du parti et ses proches placés à des postes-clés. Mais à ceux qui ne verraient en lui qu’une marionnette de son prédécesseur, il répond : «Il n’y aura pas deux présidents de la République.»

R. I.

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.