Tout est politique ?
Par Kamel Moulfi – La scène politique occupe tout l’espace médiatique en Algérie, avec une actualité nationale littéralement écrasée par l’épisode Tebboune et son passage furtif à la tête du Premier ministère. Le feuilleton a perdu de son suspense à la suite du limogeage de celui qui dérangeait et son remplacement par Ouyahia, mais les sources d’inspiration des commentaires n’ont pas pour autant été taries, elles se sont au contraire renouvelées et réalimentent les spécialistes chargés d’éclairer l’opinion publique.
Seulement, maintenant, l’attention des Algériens a changé de cap. Les vacances terminées, ils retrouvent les problèmes de la vie quotidienne, ceux qui persistent depuis longtemps, non résolus, et ceux qui surgissent au fil des jours. Un de ces tracas a été rappelé au bon souvenir de chacun par les pluies diluviennes de cette fin de semaine. Ce sont les inondations.
Les «technocrates» du gouvernement et ceux qui sont à divers autres niveaux de responsabilité, connaissent l’état de fonctionnement des institutions et organismes en charge des services publics. Concernant les inondations, des actions devaient être entreprises pendant la saison estivale comme mesures préventives et un dispositif d’intervention devait être préparé pour limiter les dégâts. Les dernières averses – un orage de courte durée pourtant, à peine quelques minutes – ont montré en maints endroits l’inefficacité des moyens de prévention mis en œuvre localement. Déchets hétéroclites et gravats ont été entraînés par les eaux boueuses pour obstruer les voies de circulation. Un coup d’œil sur la voierie permet de prévoir qu’en cas de pluie, les avaloirs seront vite bouchés et les rues inondées. Qu’en sera-t-il, lorsque tomberont les «vraies» pluies d’automne, redoutées du fait de leur forte intensité et du risque d’inondation qui les accompagne ?
A cause de l’absence de contrôle qui règne pratiquement partout, toute instruction venue d’en haut est inconsistante, sans effet réel sur les comportements du personnel appelé à l’appliquer. Celle qui concerne la lutte contre les inondations n’échappe pas à cette règle. La solution est à l’échelle politique.
K. M.
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