Le Makhzen coupe les vivres à Jeune Afrique : 200 000 euros envolés !
Par Ramdane Yacine – Le Maroc a décidé de prendre ses distances par rapport à l’hebdomadaire Jeune Afrique qui est édité en France et ce en décidant de lui couper les vivres. Pour ce faire, le Makhzen a décidé de décommander des publicités au média, lui faisant perdre la bagatelle de 200 000 euros. L’information est donnée par le site Maghreb Confidentiel.
La raison de cette volte-face est en rapport avec la Une de Jeune Afrique qui a été consacrée aux auteurs des attentats de Barcelone et de Cambrils, en Catalogne, survenus le jeudi 17 août et vendredi et qui ont fait au moins quatorze morts et plus d’une centaine de blessés. Jeune Afrique avait titré en Une «Terrorisme : born in Morroco» (né au Maroc), avec les photos des dix Marocains, auteurs des attentats sanglants en Espagne, le tout aux couleurs du royaume.
François Soudan, directeur de la rédaction du magazine, dit ne pas regretter la Une du dernier numéro de son hebdomadaire et ne comprend pas les réactions violentes des internautes sur les réseaux sociaux. «Ils sont « born in Morocco », ils sont nés au Maroc et ils sont Marocains, alors peut être que c’est cela qui dérange, mais c’est surtout épidermique comme réaction, voilà ce que je pense», a déclaré Soudan dans une interview accordée à H24info.
Quoi qu’il en soit, la décision du Maroc d’annuler l’achat de publicité dans l’hebdomadaire pour un montant de 200 000 euros, en signe de représailles, prouve, si besoin est, que Jeune Afrique roulait pour le Makhzen. L’hebdomadaire Jeune Afrique est en effet très souvent utilisé par des officiels marocains comme caisse de résonance. Il s’est même illustré avec des articles peu amènes à l’égard de l’Algérie.
Dans sa dernière édition, Jeune Afrique n’a pourtant pas hésité à s’attaquer au Maroc. Ce qui laisse penser que les héritiers et successeurs de Béchir Ben Yahmed auraient reçu une nouvelle feuille de route moins bienveillante à l’égard du royaume.
En agissant ainsi, il est possible également qu’il y ait eu un changement de cap. La France, qui titre les ficelles dans ce journal, aurait-elle lâché le Maroc pour sauver sa peau ?
Le président français, Emmanuel Macron, a volé au secours du roi Mohamed VI très récemment au sujet de la révolte dans Rif. Mais aujoiurd’hui qu’il s’agit de terrorisme et de surcroit d’attentats perpétrés par des Marocains sur le sol européen, le message de la France au Maroc semble lui dire que le choix est vite fait.
R. Y.
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