Seigneur en humilité

Zakad
Abderrahmane Zakad était un habitué du Sila. D. R.

Par Kamel Moulfi – Dans un peu plus d’un mois se tiendra la 22e édition du Salon international du livre d’Alger (Sila). Pour la deuxième fois sans Abderrahmane Zakad, absent depuis ce premier jour de l’Aïd, en juillet 2016, où il nous quitta définitivement. Il reste le souvenir vivace de sa silhouette, ses paroles, son comportement, partout où il est passé. Le souvenir d’une personnalité peu commune forgée par un parcours exceptionnel : ancien officier dans l’Armée de libération nationale (ALN) puis dans sa «digne héritière», l’Armée nationale populaire (ANP), ingénieur urbaniste, écrivain et poète.

Abderrahmane Zakad a marqué de son empreinte la vie intellectuelle en Algérie : auteur d’une dizaine de romans sur la société algérienne en transformation (tradition, mœurs, coutumes), réalisateur de documentaires à caractère socio-urbanistique consacrés au patrimoine, conférencier pour jeunes et étudiants sur des thèmes divers (urbanisme, patrimoine, importance de la communication, à quoi sert la poésie…). Il avait pour vocation de communiquer en toute simplicité. Homme de terrain, également, avec une trace indélébile dans le monde de l’urbanisme ; en professionnel à la fois soucieux de la sauvegarde du patrimoine des villes historiques et actif dans les projets nouveaux d’aménagement et de construction.

«Seigneur en humilité, en générosité et en amour pour la patrie Algérie, avec ses hommes, ses femmes et ses enfants. Un amour indéfectible pour ses terres, et même pour ses animaux», comme l’a décrit une architecte-urbaniste, professeure à l’université de Constantine, dans un message envoyé à AP en hommage à Abderrahmane Zakad.

Un autre professeur de la même université de Constantine raconte comment, invité à venir donner une conférence devant des étudiants, «il avait écarté toutes les démarches d’intendance habituelles en la circonstance : il ne voulait ni billet d’avion ni chambre d’hôtel avec vue sur la vallée du Rhummel, ni restaurant gastronomique sous la voûte étoilée». C’était bien Abderrahmane Zakad.

K. M.

 

Commentaires

    Algérie Authentique
    22 septembre 2017 - 16 h 15 min

    bravo pour ce rappel touchant mes chers amis d’ap! mais savez vous si ses ouvrages seront vendus à la prochaine foire du livre d’Alger??? savez vous si une conférence traitant de son œuvre ou de ses combats sera programmée? on croit deviner la réponse malheureusement… l’Algérie doit changer !!! tous ces algériens talentueux qui s’en vont en silence , c’est criminel!

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