Crise syrienne : nouveaux pourparlers de paix à Astana

Syrie pourparlers
Précédent round des pourparlers de paix à Astana, en mai dernier. D. R.

De nouveaux pourparlers de paix sur la Syrie se sont ouverts ce lundi à Astana, la capitale du Kazakhstan, pour discuter notamment de la situation humanitaire jugée de plus en plus préoccupante, ont annoncé les autorités kazakhes. Il s’agit du septième round de ces négociations parrainées par la Russie et l’Iran, alliés de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles, qui ont abouti surtout à la mise en place de zones de désescalade dans plusieurs régions de Syrie.

Annoncée sur deux jours, cette nouvelle rencontre prévoit des consultations à huis clos lundi et une déclaration à la presse mardi, selon la diplomatie kazakhe. Selon le porte-parole du ministère kazakh des Affaires étrangères, Anouar Jaïnakov, les délégations de Damas et de «l’opposition armée», ainsi que celles des pays parrains des pourparlers sont déjà arrivées à Astana.

Le processus de paix d’Astana se concentre sur les questions militaires et techniques et se déroule en parallèle à celui, politique, de Genève. Il vise à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 330 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés en six ans. Il a abouti notamment à la mise en place de quatre zones de désescalade en Syrie : dans les régions d’Idleb (nord-ouest), de Homs (centre), dans la Ghouta orientale, près de Damas, ainsi que dans le sud du pays. En octobre, des organisations internationales se sont cependant inquiétées de la situation humanitaire dans la Ghouta orientale, l’Unicef affirmant que plus de 1 100 enfants ont souffert ces trois derniers mois de malnutrition aiguë dans cette zone tenue par les rebelles et assiégée par le régime.

Lors de la dernière rencontre mi-septembre, la Russie et la Turquie avaient annoncé un accord pour déployer ensemble des forces de maintien de l’ordre dans l’une de ces zones, à Idleb. Un nouveau cycle de pourparlers sur la Syrie à Genève est prévu pour se tenir à partir du 28 novembre sous l’égide de l’ONU.

Moscou met en garde contre une provocation 

Alors que la situation dans la zone de désescalade d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, reste encore tendue, Moscou espère que la Turquie remplira ses engagements et parviendra à empêcher de nouvelles hostilités. Le risque de nouvelles attaques de la part des groupes radicaux reste toujours élevé dans la province syrienne d’Idlib, où la Turquie a commencé à la mi-octobre à déployer ses troupes dans le cadre d’une mission d’observation prévue par les accords d’Astana.

«Nous avons réussi à stabiliser considérablement la situation sur le terrain. Il existe, certes, des difficultés liées aux actions provocatrices de certains groupes qui se trouvent dans des zones de désescalade», a indiqué à RT Alexandre Lavrentiev, envoyé spécial du Président russe sur le dossier syrien. Selon le responsable, la Russie chercherait à mettre fin aux «processus négatifs de ce type», bien que la situation dans la zone de d’escalade d’Idlib reste à ce jour assez complexe, car la Turquie n’a pas achevé l’installation de ses postes d’observation.

«Le niveau de tension reste assez élevé et il subsiste un risque d’offensive de la part des groupes radicaux qui y sont déployés. Nous espérons cependant que nos partenaires turcs mèneront à bien leur série d’engagements en ce qui concerne la zone de désescalade d’Idlib et stabiliseront la situation sur place».

L’armée turque a entrepris de mettre sur pied ce mois-ci des postes d’observation dans la région d’Idlib, en vertu d’un accord avec la Russie et l’Iran visant à limiter les combats entre les insurgés et l’armée syrienne. Certains experts ont pourtant interprété ce déploiement comme une opération destinée pour partie à contenir la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

R. I.

 

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