Juste une illusion

islam
Mohammed Ben Salmane. D. R.

Par R. Mahmoudi – Le rythme des purges au sein du régime saoudien s’accélère. Hier, quatre ministres et un influent prince ont été arrêtés dans le cadre d’une opération «mains propres» pilotée par le prince héritier, qui a désormais la mainmise totale sur les leviers du pouvoir.

La plupart des médias arabes et occidentaux ont présenté ces mesures comme le signe d’une «nouvelle ère» qui s’ouvre dans la péninsule arabique et d’un «changement salutaire». Après avoir longtemps loué la «déwahhabisation» en marche du régime, ces médias à la solde des puissances d’argent tentent aujourd’hui de nous vendre l’illusion d’une monarchie décidée à épouser les normes démocratiques et de justice, et mûre pour s’intégrer dans la modernité, avec un effet d’entraînement «inévitable» sur les pays de la région.

Or, la vérité est que ce remue-ménage n’est destiné qu’à raffermir un pouvoir fragilisé, d’abord par la conjoncture économique difficile mais, surtout, par une guerre (au Yémen) qui a fini par le ruiner. Dans cette lutte pour la survie, la famille régnante était prête à sacrifier, non seulement des pontes du régime mais, aussi, des alliés très proches.

La démission annoncée, dans la même journée d’hier, par le désormais ex-Premier ministre libanais, Saad Hariri, depuis Ryad et devant la télévision saoudienne, montre à quel point l’Arabie Saoudite s’achemine plutôt vers de plus en plus d’autoritarisme et d’enfermement, y compris dans ses relations internationales. Car, il est très clair que les Al-Saoud ont dicté cette décision à leur protégé et lui ont enjoint de déclarer la guerre (verbale) à l’Iran, sans se soucier des risques immédiats que cela peut provoquer sur la paix civile, si précaire, dans son propre pays, le Liban.

Plus qu’un nouvel épisode de l’interminable combat de coqs libano-libanais, cette démission-surprise de Hariri est symptomatique d’une grave impasse saoudienne, et donc américaine dans la région.

R. M.  

Commentaires

    Alors on dort..
    5 novembre 2017 - 9 h 02 min

    Louable. Si nos digerants- plutot que dirigeants, faisaient comme l’arabie saoudite en important les bonnes pratiques le probleme des 500 miliards $ empochés par la famine/revolutionnaire serait réglé en 5 minutes.
    Mais on vous dira que les saoudiens sont mus par le sionisme en enprisonnant les voleurs et en liberant- c’est un debut- les femmes.
    En Algeristan on nous contruit une mosquée gigantesque pour les séances d’autohypnose collective, en attendant de vider ce qui reste au fond du Baril.

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