L’ombre de 2019
Par Kamel Moulfi – L’implication, particulièrement forte et médiatisée, des chefs des partis qui constituent la majorité présidentielle, en premier lieu le FLN et le RND, mais aussi le MPA et TAJ, dans la campagne électorale en vue du scrutin du 23 novembre, est justifiée, de toute évidence, par la proximité de l’échéance présidentielle de 2019 et l’énorme enjeu qu’elle présente.
Les bruits qui ont couru sur les intentions présidentielles d’Ahmed Ouyahia, démentis par le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Seddik Chihab , confirment l’impression, notée déjà par les observateurs, qui laisse penser que la bataille électorale autour des locales risque de tourner à une précampagne présidentielle.
En fait, le porte-parole du RND écarte la candidature du secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, à la présidentielle de 2019 si le Président Bouteflika décide de briguer pour un nouveau mandat. On le sait depuis longtemps, et Ahmed Ouyahia n’a jamais cessé de le répéter depuis près de vingt ans : il ne se présentera jamais en concurrence avec le président Bouteflika. Mais implicitement et c’est tout à fait normal, Seddik Chihab n’exclut pas la candidature du secrétaire général de son parti au cas où le président Bouteflika laisserait la voie libre à d’autres candidatures.
C’est par cette «nuance» que la présidentielle de 2019 influence les élections locales pour le remplacement des APC et APW. Les «rappels à l’ordre» du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, sur le principe que le candidat à l’élection présidentielle – sous-entendu le prochain président de la République – soit choisi et issu du FLN ne sont pas fortuits. Derrière la bataille pour les locales il y a, visiblement, l’enjeu de la présidentielle.
Où sont les préoccupations des citoyens, ces fameux problèmes de proximité qui doivent motiver les électeurs, retenir leur attention durant la campagne électorale et les préparer à voter le 23 novembre ? Si on veut une vraie mobilisation pour l’opération de renouvellement des APC et APW, il ne faut pas que les partis de la majorité montrent qu’elle sert à préparer la présidentielle.
K. M.
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