Cycle d’horreur

Yémen exécution
Quel destin tragique pour ces hommes : Zine El-Abidine, Saleh, Kadhafi et Moubarek. D. R.

Par R. Mahmoudi – Les premières images de l’ex-président du Yémen mort dans un attentat (ou une exécution sommaire ?) sont venues nous rappeler, par leur horreur indicible, celles de l’ex-leader libyen Mouammar Kadhafi il y a cinq ans. Abstraction faite des raisons politiques (ou géopolitiques) qui ont poussé les partisans d’Ansar Allah à abattre leur ancien allié, car il doit bien y en avoir au moins une, ce qui fait vraiment peur, c’est de se rappeler avec quelle facilité et quelle rapidité une telle explosion de violence avait donné lieu à un cycle d’horreurs sans fin (appel malicieusement «printemps arabe»), et s’était étendue à de vastes contrées du monde arabe.

L’opinion internationale semblait, hier, comme abasourdie par la situation tragique qui règne dans ce Yémen oublié des médias. Mais aucune prise de position sur le champ, aucune proposition de paix émanant de l’ONU ni de la Ligue arabe, aucun appel au clame de la part des puissants de ce monde, encore moins des «frères arabes». Au contraire, tout le monde essaie d’ajouter de l’huile sur le feu : les uns, en appelant tout simplement à la vengeance et à intensifier les raids contre ces Houthis indécrottables, les autres, en encourageant les premiers à en découdre avec l’Iran et à déclarer la guerre. Mieux, le locataire de la Maison-Blanche a choisi ce moment de grande pagaille au Moyen-Orient pour menacer de transférer l’ambassade de son pays en Israël vers El-Qods, capitale mythique et premier lieu saint des musulmans. Le fait-il pour faire chanter, encore une fois, les Arabes ou pour provoquer leur colère et déclencher ainsi une guerre des religions ?

Cela se passe à un moment où les Arabes continuent à s’entredéchirer sur l’avenir de leurs relations avec l’Etat hébreu – une question qu’ils croyaient avoir tranchée –  et où la fitna fait des ravages dans chaque pays et entre tous les pays. Ainsi va la recomposition du Grand Moyen-Orient.

R. M.

Comment (6)

    Anonyme
    6 décembre 2017 - 20 h 05 min

    Que tous les despotes et dictateurs arabe aient le même sort !

    Felfel Har
    5 décembre 2017 - 16 h 48 min

    C’est bien un cycle infernal qui se répète depuis la nuit des temps. Les assassinats, les crimes d’État, les trahisons font partie des us et coutumes des classes politiques, toutes tendances confondues. Les Romains s’interrogeaient « Cui bono? » (qui gagne/bénéficie?). Le Moyen-Orient, Le Maghreb et l’Afrique font l’objet de convoitises dues à la concurrence que se livrent les grandes puissances pour rester dans la course qu’impose la mondialisation (elles ont déjà épuisé leurs ressources). Sherlock Holmes commençait toujours ses enquêtes en posant cette question « Who benefits from the crime? ». La réponse est évidente! « Elementaire mon cher Watson! ». Les marionnettes qui sont au pouvoir, sans assise populaire, donc fragilisées, font l’objet d’un ignoble chantage et n’ont aucun autre choix que celui de se soumettre aux injonctions du marionnettiste, le Grand Capital. Et celle qui ne joue pas le jeu est vite éliminée. Ceux qui s’entêtent, qui s’agrippent désespérément au pouvoir, qui refusent le changement en s’opposant au choix souverain de leur peuple passent inévitablement par « pertes et profit », ce n’est qu’une question de temps! Leur seul bouclier est la légalité et la légitimité de leur gouvernement. La satisfaction de leur peuple est leur assurance tous risques! Who’s next! (au suivant!)

    lhadi
    5 décembre 2017 - 13 h 53 min

    En s’accrochant au pouvoir, ils ont choisi le pire !!!

    Afin de ne pas sortir par la petite porte, j’invite le premier magistrat du pays à méditer sur la citation de JOHN LOCKE ( philosophe anglais défenseur du libéralisme) :

     » Quand on plonge un peuple dans la misère et qu’il se trouve exposé aux sévices du pouvoir arbitraire… vous pouvez faire passer les gouvernants pour ce que vous voudrez, vous arriverez toujours au même résultat. Le peuple qu’on maltraite d’une manière illégale saisira la première occasion de se libérer d’un fardeau qui lui pèse lourdement. Il appellera de ses voeux le moment opportun et il guettera : les affaires humaines sont sujettes à tant de fluctuations, de faiblesses et d’accidents, qu’il est rare que l’occasion tarde à se présenter d’elle-même »

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Vérité-Si-je-mens
    5 décembre 2017 - 9 h 50 min

    Quel beau portrait;merci au journal Algériepatriotique;il manquaient deux ou trois grands comédiens de la nation Arabe;pour faire le portrait du siècle;si on est rester les derniers ou monde,ce n’est pas pour rien existent bien des raisons valable,dieu a donner des richesses a certains mais moins de cerveau;et d’autres un immense cerveau et très peux de richesses

    Meli
    5 décembre 2017 - 8 h 52 min

    Yakhtiwna berk

    Anonyme
    5 décembre 2017 - 7 h 56 min

    Tout le mal vient de ces fûts de pétrole que sont les monarchies du golfe et à leurs têtes l’arabie saoudite et le Qatar

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