Tunisie : 6 mois de prison pour les auteurs d’une rumeur sur la mort de Béji Caid Essebsi

Les deux hommes ont été reconnus coupables d'offense au chef de l'Etat et de propagation de fausses informations
Béji Caid Essebsi. D. R.

Le tribunal de première instance de Jendouba (nord-ouest) a condamné mercredi à six mois de prison ferme les auteurs de la rumeur sur la mort du président Béji Caid Essebsi. Les deux accusés, Abdelaziz Jeridi et Abderrazek Khazri, ont diffusé cette rumeur, attribuée à une fausse page Facebook de la chaîne de télévision France 24, sur les réseaux sociaux.

Ils ont été arrêtés le 18 novembre dernier par des unités relevant de la brigade nationale de lutte contre le terrorisme d’El-Gorjani. «Les deux hommes ont été reconnus coupables d’offense au chef de l’Etat et de propagation de fausses informations», a déclaré à la presse le porte-parole du tribunal de Jendouba, Noureddine Habbachi. Les deux coupables, un agent d’accueil de 29 ans et un fonctionnaire de 30 ans, ont aussi écopé d’une amende de 5 000 dinars tunisiens chacun (200 000 dinars algériens), a-t-il ajouté.

Cette condamnation intervient à un moment où l’opinion en Tunisie estime que la transition démocratique tourne en rond. Les Tunisiens sont notamment inquiets par l’état de leur démocratie locale. En 2011, les municipalités ont été dissoutes et des délégations spéciales désignées pour assurer l’intérim jusqu’à la tenue des élections municipales, première étape d’une décentralisation. Initialement prévu en octobre 2016, ce scrutin a été reporté à mars, puis à décembre 2017 et, finalement, à mars 2018. Un troisième ajournement et une valse-hésitation peu rassurante, pendant laquelle la gestion des villes est devenue défaillante. Aussi défaillante que la liberté d’expression tant promise.

S. S.

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