La France accusée d’ingérence dans l’élection présidentielle mauritanienne

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Manifestation de soutien au président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz. D. R.

Par R. Mahmoudi – Le porte-parole du gouvernement mauritanien a vivement critiqué les termes d’une interview accordée par l’ambassadeur de France à Nouakchott, Joël Meyer, à un hebdomadaire local d’opposition, dans laquelle ce journal a demandé au diplomate français s’il avait reçu des «garanties» du président Mohamed Ould Abdelaziz sur la question du troisième mandat qui fait polémique depuis quelque temps en Mauritanie.

Le porte-parole s’en prend à ceux qui, selon lui, parient sur le soutien de Paris et de Washington à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2019, en les prévenant qu’«ils pleureront du sang». Pourtant, dans l’interview en question, l’ambassadeur français a répondu en se disant «non habilité» à parler des élections en Mauritanie, mais tout en précisant que le président Ould Abdelaziz s’était déjà prononcé publiquement sur cette question du troisième mandat et que sa position était «suffisamment claire».

En octobre dernier, le Président mauritanien avait, en effet, annoncé qu’il ne rempilerait pas, mais l’opposition continuait à le soupçonner de vouloir modifier la Constitution afin de faire sauter le verrou de la limitation des mandats au poste de premier magistrat du pays. Redoutant un «scénario à l’algérienne», certains partis d’opposition intensifient leurs pressions à travers, notamment, une campagne médiatique acharnée, et tentent, en parallèle, d’influencer les chancelleries étrangères les plus importantes à Nouakchott. C’est ainsi que, d’après la presse locale, les ambassadeurs de France et des Etats-Unis ont été plusieurs fois reçus par des chefs de l’opposition préoccupés par la situation politique dans leur pays.

C’est dans ce climat de suspicion généralisée que le porte-parole du gouvernement est monté au créneau pour clamer que le président Ould Abdelaziz s’est engagé envers les Mauritaniens «et seulement envers eux», et que lui-même «ne s’ingère pas dans les affaires d’autrui», allusion notamment à la France et aux Etats-Unis, deux pays dont la présence en Mauritanie et dans la région subsaharienne s’est nettement accrue ces dernières années.

R. M.

Comment (5)

    mehsis
    19 janvier 2018 - 19 h 52 min

    Le président mauritanien a demandé comme ses confrères ……………la permission d’effectuer un mandat supplémentaire à la France…..

    socrate
    19 janvier 2018 - 16 h 08 min

    C’est déjà bien qu’il y ait des élections en Mauritanie ! Mais celles-ci sont-elles autre chose qu’un théâtre d’ombre comme dans tant d’autres pays africains ?

    Anonyme
    19 janvier 2018 - 12 h 33 min

    Et voila encore et toujours, un autre chef d’etat africain qui veut pas lacher le pouvoir. Ils leurs donnent toutes les excuses du monde pour s’ingerer dans leurs affaires. Non que je defende la france et sa politique, mais avouez que c’est trop.

    timour
    19 janvier 2018 - 10 h 59 min

    « Pourtant, dans l’interview en question, l’ambassadeur français a répondu en se disant «non habilité» à parler des élections en Mauritanie, mais tout en précisant que le président Ould Abdelaziz s’était déjà prononcé publiquement sur cette question du troisième mandat et que sa position était «suffisamment claire». » Il est évident qu’il n’a pas à se mêler de la politique intérirure mauritanienne. Ce qui revient à dire que cet ambassadeur ne se mouille pas du tout. Mais chacun sait que les ambassadeurs de n’importe quel pays sont parfaitement renseignés sur la situation politique, sociale et économique des pays où ils exercent. Ils leur arrivent même de rencontrer des partis politiques. Pour parler de quoi un fait?

    anonyme
    19 janvier 2018 - 8 h 23 min

    La France est partout, mais à visage découvert. La Mauritanie est surtout un territoire d’influence israélienne actuellement; et cela est encore pire …

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