Zerouati : «Notre stratégie énergétique peut réduire la dépendance aux hydrocarbures»
La ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fatma-Zohra Zerouati, a affirmé, vendredi à Alger, que la stratégie énergétique nationale, orientée vers la promotion des énergies renouvelables, est à même de réduire la dépendance de l’Algérie aux hydrocarbures.
S’exprimant lors d’un panel animé dans le cadre de la Conférence-exposition sur la transition énergétique, clôturée vendredi au Palais des nations (Safex), Mme Zerouati a indiqué que l’Algérie s’était résolument orientée vers l’élaboration d’une stratégie énergétique lui permettant d’être un acteur énergétique dynamique, en favorisant l’utilisation des ressources d’énergie autres que les hydrocarbures. Elle a, dans ce sens, mis en exergue la grande importance accordée par les pouvoirs publics au développement des énergies renouvelables, en leur consacrant un programme national spécifique impliquant à la fois les secteurs privé et public, ainsi que les partenaires étrangers, détenteurs de savoir-faire et de technologies. La ministre a relevé que les bouleversements structurels, rapides et majeurs qui façonnent la scène énergétique mondiale avaient mis l’Algérie devant d’importants défis et enjeux, dont la diversification des sources d’énergie, la garantie de la sécurité énergétique pour les générations futures et le développement d’une économie fondée sur la transition énergétique.
Pour sa part, le PDG de la Société de distribution de l’électricité et du gaz (Sonelgaz), Mohamed Arkab, a affirmé que la stratégie nationale de transition énergétique devrait, impérativement, tenir compte des paramètres liés notamment à l’environnement, aux territoires, aux ressources humaines, à la disponibilité des richesses naturelles et à la progression fulgurante de la demande interne, ainsi que l’évolution du marché externe. Il a, par ailleurs, appelé à l’émergence d’un grand nombre de «champions économiques» (entreprises privées et publiques) dans l’ensemble des segments du secteur des énergies renouvelables : le solaire photovoltaïque et le salaire thermique, l’éolien, la biomasse et la géothermie. Arkab a estimé que l’enjeu dans l’amélioration de l’attractivité du marché algérien des énergies renouvelables devrait être la prospérité et la compétitivité des entreprises nationales dont l’engouement pour ce secteur est «considérable».
De son côté, un expert et consultant en énergie, Lamine Kadi, a fait savoir que les énergies renouvelables constituaient un levier pour les croissances économique et sociale et un moteur pour la création d’emplois. Selon lui, le mix énergétique, basé sur le gaz naturel et le solaire, constituait le meilleur choix pour une transition énergétique efficace en Algérie, précisant que l’exploitation des immenses réserves de gaz de schiste, dont dispose le pays, devrait se faire dans «la plus grande sécurité».
Kadi a, cependant, estimé que l’énergie nucléaire ne représentait pas une alternative énergétique adéquate pour l’Algérie car, a-t-il expliqué, les stations nucléaires, qui nécessitent des systèmes de refroidissement performants, ne peuvent pas être installées dans le sud, marqué par les grandes chaleurs, ni sur le littoral du pays, connu pour être des régions sismiques.
Pour rappel, cette conférence-exposition sur la transition énergétique a tenté de répondre à plusieurs questions : comment concilier dans un premier temps les besoins croissants du marché interne avec les engagements de l’Algérie en matière de production commerciale destinée à l’exportation ? Faut-il continuer à exporter les hydrocarbures à l’état brut ou doit-on encourager le développement d’une industrie de la transformation ? Comment doter l’Algérie d’une industrie nationale de production de biens et de services dans le secteur de l’énergie et comment encourager l’innovation et la formation dans ce domaine ?
D’autre part, il a été question d’esquisser l’ébauche d’une feuille de route pour réussir la transition énergétique et la naissance de capacités nationales d’innovation, de production, de maintenance et de services créatrices d’emplois nouveaux et durables, ainsi que de richesses.
R. N.
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